La question de révélation

La question de révélation a pour objet de demander aux personnes interrogées soit leur CAP, soit leur consentement à recevoir (CAR) pour renoncer à un avantage (sous compensation), par exemple le droit de bénéficier d’un air pur.

Cette question peut prendre principalement quatre formes :

-  les enchères : il s’agit de la plus ancienne méthode, mise en œuvre par Davis en 1963. Dans ce système, on demande au répondant s’il accepte de payer un premier montant. On lui propose ensuite un deuxième montant, inférieur ou supérieur suivant la première réponse, c’est-à-dire respectivement négative ou positive. On procède de manière itérative jusqu’à ce que le répondant fasse une dernière réponse positive ou négative que l’on considère comme son CAP maximal. Cependant cette technique est moins utilisée aujourd’hui en raison d’un biais d’ancrage important : les premières valeurs proposées jouent un rôle déterminant dans le résultat final ;

-  la question ouverte : son principe est simple puisqu’il s’agit de demander à la personne combien elle souhaite payer pour bénéficier de l’amélioration. Si le principe est simple, en revanche son application l’est moins. En effet, ce type de question est un exercice difficile pour les personnes qui n’ont pas l’habitude du bien à considérer et de l’exercice d’évaluation. Aussi, elle peut conduire à des valeurs incohérentes, et notamment à des valeurs anormalement hautes ;

-  la carte de paiement est une alternative à l’enchère et une amélioration de la question ouverte simple. En effet, elle reprend le principe de la question ouverte en demandant directement aux personnes interrogées d’indiquer leur CAP maximum. Mais elle évite un taux élevé de non-réponses et des évaluations exagérées, en proposant de façon visuelle, une série de montants depuis une valeur nulle jusqu’à une valeur importante, parmi lesquelles l’individu peut choisir. Mitchell et Carson (1989) [1], proposent d’associer à certains montants de la carte, le montant moyen que des ménages, appartenant à la même catégorie de revenu que le répondant, dépensent pour d’autres biens publics que celui en question dans l’évaluation contingente. Cette méthode peut être mise en œuvre sous la forme d’une échelle de valeurs. II s’agit alors de proposer aux personnes enquêtées une carte sur laquelle figure un certain nombre de montants et de leur demander de se placer dans un intervalle ;

-  la question fermée, ou referendum , qui se veut proche du fonctionnement du marché et place l’interviewé dans une position de « preneur de prix » : afin de bénéficier de l’amélioration envisagée, on demande à la personne si elle accepte de payer un montant fixé. Dans ce cas, on parle d’une question fermée à un seul montant. En fonction de la réponse (« oui » ou « non »), il est possible de calculer le CAP moyen. Par contre, on abandonne ici l’idée de calculer le CAP de chaque personne enquêtée. Enfin, pour affiner l’information recueillie, cette technique peut être rencontrée avec plus d’une borne (trois au maximum). La mise en œuvre est la même que dans les enchères, sauf que l’on s’arrête au bout de deux ou trois montants, quelles que soient les réponses.

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Notes

[1Mitchell R.C., Carson R.T., 1989, Using survey to value public goods : the contingent valuation method. Resources for the future, Washington DC

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