L’évolution de l’agriculture et ses impacts sur la qualité de l’eau

L’agriculture a des fonctions très importantes. Elle a une activité de production en fournissant les biens d’alimentation, une activité qui influence la diversité des paysages et une activité de recyclage de certains déchets. C’est aussi la première consommatrice d’eau.
En France, l’agriculture représente quelques 700 000 actifs et occupe environ 54 % de la surface totale du territoire. De ce fait, elle a une forte emprise sur la qualité de l’environnement en général et peut provoquer des altérations par les intrants [1] utilisés et les rejets des activités. En effet, la consommation de l’eau [2] à une incidence sur l’état des réserves en eau et l’utilisation de fertilisants et de produits sanitaires a augmenté la contamination de la ressource en eau.
Les modes de production intensifs, encouragés dans les années 50, ont eu de multiples impacts. Le remembrement a permis d’agrandir les parcelles, souvent en détruisant les haies, un élément régulateur dans le cheminement des eaux. En parallèle, le recours à la chimie a été encouragé (fertilisation supplémentaire augmentant les rendements et pesticides pour traiter, y compris préventivement, les cultures).

Une vision plus complète des pratiques agricoles contribuant à la dégradation de la ressource en eau est illustrée ci-contre. La fertilisation excessive est à l’origine de fuites, les teneurs en nitrates et phosphates des cours d’eau ou des nappes ne faisant qu’augmenter. Parfois à distance les excès de nutrients favorisent l’eutrophisation des masses superficielles à renouvellement lent (nitrates et phosphates) et la prolifération rapide des algues du littoral (le bloom algal dû essentiellement aux nitrates).
Différents types de déchets sont épandus sur les champs (effluents d’élevage, boues d’épuration, composts de tout genre...). Ils apportent chacun sa part de polluants. La consommation d’eau a été déjà mentionnée : les prélèvements agricoles pour l’année 2002 s’élevaient à 4,5 milliards de m3 pour une surface de 2,7 millions d’hectares, dont une bonne partie en maïs.
Une dernière pratique mérite d’être mentionnée. Le choix de la séquence de cultures, on peut aussi parler de rotation, peut laisser les terres nues, une bonne partie de l’année. Les cultures de printemps, comme le maïs, ne forment des plantes qu’au début de l’été, laissant les terres exposées à l’action de la pluie (érosion, ruissellement), pendant l’hivers (saison pluvieuse) et le printemps (saison d’orages).

Bien sûr, l’agriculture, même si l’on se limite au seul cas de la France, recouvre des réalités très diverses, en productions et types d’exploitation, en rentabilité ou encore en termes de disparités géographiques. Le système d’aides européennes n’a pas bénéficié de manière équitable à tous. Mais aujourd’hui la contamination généralisées du milieu aquatique impose des mesures vigoureuses :
- De protection des captages d’alimentation en eau potable
- D’amélioration de la qualité de l’eau pouvant servir pour produire de l’eau potable (éviter les coûts de décontamination)
- De protection des écosystèmes aquatiques (services de l’environnement)
- D’élimination des substances dangereuses, dont certains pesticides font partie.

La prise de conscience de ces impacts a été tardive. Aujourd’hui, les réformes de la politique agricole commune et l’opinion publique poussent les agriculteurs à changer leurs pratiques agricoles. Les pouvoirs publiques tentent d’impulser de nouvelles orientations (nous allons aborder le plan ECOPHYTO en TD).

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Notes

[1Toutes substance introduite, fertilisants et pesticides

[250% des volumes prélevés ne sont pas restitués aux milieux, pic de consommation en période sèche

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