Qualité de l’air en France et en Europe : tendances et perspectives

Un examen de la situation en France et en Europe permet de constater que des progrès significatifs ont été réalisés pour certains polluants (SO2 et CO par exemple). D’autres restent insuffisant, de l’aveu même des responsables politiques. Nous aurons l’occasion d’analyser plus en détail les actions et mesures qui ont amené ces améliorations. Remarquons dès à présent qu’elles ont porté sur la qualité des carburants (faible teneur en soufre, interdiction des additifs au plomb) et sur les performances des moteurs (réduction du CO et des NOx). Il s’agit donc de mesure techniques et technologiques.

Cependant, la comparaison des capitales européennes, en prenant les concentrations annuelles moyennes des PM2,5 comme indicateur, montre une situation contrastée. Si la valeur limite peu contraignante imposée par la dernière directive européenne est respectée dans une partie significative de ces villes, la plupart sont loin du standard américain et a fortiori de celui de l’OMS. Le choix de l’indicateur PM n’a pas été fait par hasard. Du point de vue des impacts sanitaires, essentiellement chroniques, il reste un élément pivot pour juger de l’efficacité des politiques publiques vis-à-vis de l’enjeu sanitaire en matière de qualité de l’air. Les travaux menés dans le cadre de l’initiative européenne Clean Air for Europe (CAFE), préalables à la révision de la dernière directive (2008/50/UE), peuvent servir de référence pour les projections dans l’avenir proche. Des améliorations sont prévues pour les PM, mais une aggravation pour l’ozone.

Depuis environ deux ans, les états membres de l’Union Européenne ont l’obligation de produire des rapports sur les zones de non atteinte des objectifs de qualité de l’air, d’abord sur un bilan de 2005-2007 (celui de 2010 suivra) et d’expliquer les mesures qui sont prises pour y remédier. Un seul état sur les 27 a été considéré comme bon élève, l’Irlande. Plusieurs grands pays, dont la France et le Royaume Uni, n’ont pas produit des plans d’actions satisfaisants et doivent faire face à une action de l’UE en contentieux, avec de lourdes amendes à la clé. De ce point de vue nous pouvons dire que nous devons probablement repenses complètement l’action pour améliorer la qualité de l’air, en retenant deux points critiques :
- Les améliorations techniques et technologiques ne permettront pas d’atteindre les objectifs fixés ;
- Les connaissances sur les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique ne cessent d’évoluer, montrant d’une part de nouveaux effets (prématurité, neurotoxicité) et que ceux déjà connus (notamment les maladies cardiorespiratoires) sont plus graves qu’estimé par le passé.

2 Messages de forum

  • Bonjour,

    Il me semble que le cours se base sur des informations qui s’arrêtent à l’année 2008 (de même que pour le cours de Salma Elreedy Afsset sur les acteurs de la santé à l’échelle nationale, européenne et internationale datant de 2006).
    Est ce que les informations sur les normes, politiques, situations sont toujours d’actualité ?

    Je vous remercie par avance,

    Bien cordialement,

    Estelle Lahalle

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    • Vous avez raison sur le bilan et nous sommes en train de travailler sur son actualisation. Une partie des TD du mois de janvier sera consacrée à ce sujet, que nous examinerons sous plusieurs angles. Pour les acteurs, vous avez aussi quelques pages sur certains qui nous fournissent une documentation spécialisée. En fait, j’ai hésité à conserver le cours de Salma El Reedy, mais en le réécoutant, bien des aspects qu’elle aborde restent toujours valables, même si les initiatives ne sont plus d’actualité.

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