Dans les pages qui précèdent, nous avons vu comment la perception, au travers donc de nos sens, déclenchent des opérations complexes, au départ, grâce à des circuits neuraux innés. Ceux-ci établissent des connexions entre la perception, les réponses corporelles qui peuvent comprendre des modifications au niveau de tissus ou d’organes (p.ex. cardiovasculaires), mais aussi, entre autres, le tonus musculaire. Nous auront l’occasion de revoir tout ceci au travers de la présentation du système du stress et du comportement, quasi-instinctif, que l’on appelle “fight or flight”, se battre ou fuir [1].
Le grand neurologue américain Antonio Damasio, écrit dans son livre “L’erreur de Descartes” [2] : “Ce n’est pas seulement la séparation entre esprit et cerveau qui est un mythe : la séparation entre esprit [3] et corps est probablement tout aussi inexacte. On peut dire que l’esprit est fondé sur le corps, et pas seulement sur le cerveau.”
Nous pouvons pousser encore plus loin cette vision, en analysant, ce que l’on appellera les émotions secondaires. Nous sommes tous capables d’amener à notre conscience une image, p.ex. un lieu ou un souvenir heureux, à tout moment. L’évocation va ramener aussi les sensations psychologiques et corporelles, associés au plaisir du souvenir. De la même façon, l’évocation d’un ami ou parent disparu, reproduit toute la gamme d’émotions et réactions corporelles, associées au deuil, y compris les larmes. Nous constatons de cette façon, le caractère hautement intégré de notre fonctionnement somatique et psychique, ce qui devrait nous faire rejeter cette vieille séparation absolue entre les troubles du corps et de l’esprit (santé physique et santé mentale, ne sont que deux faces de la même pièce).