Il faut s’adapter, de Barbara Stiegler

L’injonction à s’adapter, un des fils qui traversent le livre, mis en avant par certains penseurs au début du 20ème siècle, peut sembler obsolète une fois que la lutte contre le changement climatique est devenue prépondérante. Qui doit s’adapter et à quoi ? Tout ceci participe au charme du caractère polysémique de l’adaptation, mais est aussi producteur de confusions, car la vision économiciste s’en est emparé, niant toute autre légitimité théorique, sans parler du déficit d’assise épistémologique, compte tenu du caractère arbitraire de certains présupposés théoriques, comme une société faite d’Homines economici.
De la pensée évolutionniste, s’appuyant sur des compréhension idéologiques de l’œuvre de Darwin, à l’évolution des idées qui s’en est ensuivie, au travers du débat Lippmann - Dewey, nous pouvons constater comment des projets alternatifs se sont différentiés, avec des conséquences sur la démocratie elle même ; d’un côté un gouvernement des masses par des experts et de l’autre un renouvellement de la démocratie, par des expériences participatives locales.
Force est de constater que c’est la première qui est sortie victorieuse du débat, jusqu’à nos jours, avec des conséquences sur le choix des modèles de développement, qui se sont imposés aux pays moins développés, dans des approches que certains pourraient qualifier de néocolonialistes. Bel exemple, encore une fois, de propos devenus performatifs, nous laissant croire que le différentiel de développement est une réalité et non une fiction commode, au bénéfices de l’occident.

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Voir en ligne : Podcast d’une interview de Barbara Stiegler sur France culture

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