Les villes se sont emparées de la santé en lien avec leur territoire. Bien qu’il s’agisse d’une compétence non réglementaire, la santé est devenu un sujet pour les municipalités, au travers de plusieurs axes. D’une part il y a le problème de la démographie médicale, qui fait qu’une solution privilégiée aujourd’hui est celle des maisons de santé [1], mais il y a aussi la question de l’accès pour certaines populations défavorisées, d’où la création de centres municipaux de santé, pour des actes courants, mais aussi la prévention, au travers de la vaccination ou le dépistage de certains cancers.
Des initiatives comme les Villes-Santé de l’OMS se développent depuis des années (la phase 6 est actuellement en cours). D’autres ont leurs origines dans les politiques sociales, avec une priorité accordée aux territoires défavorisés (CUCS [2], ASV [3], CLSM [4]). Les CUCS ont été proposés par la Politique de la Ville, qui elle-même a émergée suite au constat de ségrégation et de concentration de la pauvreté dans certains quartiers, alors que les ASV ont, dès le départ, emprunté la voie de la transversalité (), recherchant des synergies entre le médical, le médico-social et le social [5].
Bien entendu se pose le problème du financement et des multiples responsabilités administratives, bien que, dans les temps récents, le Ministère de la santé est devenu aussi celui de l’action sociale. Avec la réforme des ARS (Agences régionales de santé), est apparue l’idée de contractualisation entre celles-ci et les municipalités, dont le territoire est marqué par la défaveur sociale. L’idée des Contrats locaux de santé a vu le jour en 2012 et l(L’Ile-de-France a été le principal territoire d’expérimentation (voir aussi :). Mais, de nouvelles questions se posent : Que signifie diagnostic partagé ? Qui le fait et qui le partage et avec qui ?
Il est question de sortir du champ sanitaire et d’aborder les déterminants socio-environnementaux, nouveau concept flou qu’il faudrait préciser. Enfin, les démarches participatives, tarte à la crème dans le cadre de l’action publique, singulièrement en France, sont promues sans expliquer de quoi il s’agit : qui participe, comment et avec quelle finalité ? En somme, deux questions centrales se posent à nous : Nous voulons renouveler les approches, mais on le fait avec les vieux schémas et attitudes (approche top-down, hiérarchique !)
Les ARS se donne le rôle de leader, mais disposent-elles de la main sur tous les déterminants ?