Décrire et comprendre les controverses ne peut être un exercice totalement neutre, distancié. Il nous faudra néanmoins faire l’effort, en abandonnant la posture de l’observateur depuis l’extérieur, pour saisir le positionnement des acteurs au sein d’une arène, sociale et politique, au sens premier du terme, scène de leurs affrontements.
Loin de représenter des anomalies, les controverses font partie de la vie sociale et ne portent pas sur des compétitions pour s’accaparer des ressources, mais, le plus souvent, relèvent de tensions autour de valeurs, de manières d’être (forcément diverses) qui réclament reconnaissance et respect de leur dignité, même si, en apparence, les débats souvent s’articulent autour des expertises dites scientifiques. Pourquoi alors d’autres scientifiques reconnus prennent le parti de la société civile contre l’avis institutionnel ? Que penser de la prétention à l’universalité ?
En conséquence, elles appellent ce qui s’apparente à un examen de conscience pour reconnaitre une légitimité à des points de vue pluriels, que l’on ne peut simplement balayer comme irrationnels, dont l’origine serait l’ignorance. La Science peut-elle contribuer à la définition de ce qui est juste ? Il n’y aurait pas seulement des « faits » qui seraient en cause. La responsabilité sociétale de la Science serait en jeu.