Les données spécifiques à l’impact d’un type de substances ou de produits sont rares. Par exemple, s’agissant d’effets aigus à court terme, l’OMS a estimé qu’il y a chaque année dans le monde 1 million de graves empoisonnements par les pesticides, avec quelque 220000 décès.
Pour des raisons de suivi plus régulier (médecine du travail) et souvent de probabilité d’exposition plus élevée, c’est dans le domaine professionnel que l’on dispose de plus de données pour apprécier l’étendu des effets sanitaires. Ceci vaut pour des substances précises, mais il ne faut négliger la part des substances chimiques dans l’exposition par milieu : la pollution atmosphérique, de nature majoritairement chimique, est responsable d’un grand nombre de décès anticipés par an.
En France, la Mutualité sociale agricole, en charge de la médecine du travail et de la prévention des risques professionnels des salariés agricoles, a trouvé des effets indésirables chez près d’un manipulateur sur six lors d’enquêtes portant sur une année d’utilisation professionnelle de pesticides.
Les impacts à long terme dus aux effets différés des expositions aux substances chimiques sont d’une grande complexité à quantifier, ne serait-ce qu’en raison du caractère multifactoriel des pathologies associées : Globalement 4% des cancers, soit 36000, sont attribuables dans l’Union européenne à des facteurs professionnels. Parmi eux il est très délicat de faire la part de ceux provenant de l’exposition à des substances chimiques. A minima, 2500 cancers sont officiellement déclarés attribuables à une exposition à des substances chimiques reconnues dangereuses (70% attribuables à l’amiante, 15% aux radiations ionisantes, 10% aux autres substances chimiques).
L’Organisation internationale du travail, estime que chaque année plus de 400000 morts sont causées par l’exposition à des substances chimiques elles-mêmes responsables de 35 millions de cas de maladies professionnelles enregistrés dans le monde.
Au niveau européen, les substances dangereuses sont responsables d’une part importante des maladies professionnelles qui touchent quelques 7 millions de travailleurs.
L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail évalue à 600 millions d’euros le coût annuel des maladies de la peau professionnelles, tandis que celui des affections asthmatiques professionnelles se situe entre 400 et 800 millions d’euros. La plupart de ces affections sont causées par des substances chimiques.