Paracelse a décrit dès le 16ème siècle ce qui constitue un des premiers exemple de maladies professionnelles. Il s’agissait de l’observation d’une maladie du dépérissement des mineurs, qu’il associa à leur exposition au sulfure d’arsenic.
Si on examine de plus près le cas de l’arsenic, outre l’observation de Paracelse qui s’est avéré exacte, de nombreux autre cas d’empoisonnement ont été reconnus. Les observations de lésions consécutives à l’application de produits pour soigner le psoriasis au 19ème siècle
Les ouvriers de fonderies (cuivre, étain)
Populations exposées par la teneur d’arsenic dans l’eau potable.
Ce dernier cas est largement d’actualité, puisque des centaines de milliers de personnes en Inde ou au Bangladesh consomment une eau dans des forages à travers une roche contenant de l’arsenic et subissent ou subiront des troubles liés à cette exposition. Des dizaines de milliers de cas de cancers cutanés sont attendus dans cette partie de la planète. Des situations analogues, à plus petite échelle, ont existé ou existent toujours, y compris en Europe (3% de la population d’un pays comme la Croatie par exemple seraient exposés).
Nous connaissons aujourd’hui très bien les manifestations de l’exposition aiguë, essentiellement les troubles gastrointestinaux, mais aussi des neuropathies sévères. En cas d’exposition chronique, on observe des lésions d’hyperkératose des membres, maladie de Bowen, cancers cutanés (de type malpighien), cancer du poumon, du rein et de la vessie. De même nous disposons de moyens de mesure de l’exposition, car l’arsenic se concentre au niveau des cheveux. Il est également intéressant de noter que les mécanismes d’action sont également partiellement élucidés. Ils diffèrent selon qu’il s’agit de l’arsenic trivalent : interférence avec la production de glucose et des enzymes comportant des groupes thiols, inhibition de la pyruvate déshydrogénase, ou pentavalent : découplage de certaines phosphorylations oxydatives.