Quelques définitions

La découverte des lésions cancéreuses peut se faire sur la base de signes cliniques ou radiologiques. Cependant, le diagnostic de cancer se fait au microscope, à l’aide de préparations anatomopathologiques qui sont des coupes fines de tissu après coloration spéciale. Les critères portent tant sur des aspects cellulaires que tissulaires. Ils sont détaillés dans la suite.

Avant d’examiner les causes possibles des cancers, étudier leur histoire naturelle, ou encore essayer de tirer des enseignements à partir des grandes tendances du point de vue de l’incidence, il nous faut fournir quelques définitions. Elles correspondent à la théorie dite de la mutation somatique, qui constitue le paradigme sur lequel est bâtie la recherche sur le cancer de ces dernières décennies. Le cancer est une maladie des gènes, ce qui signifie qu’il existe des altérations de la séquence du génome qui caractérisent une lésion donnée. Ceci a trois conséquences pour notre compréhension du processus de la cancérogenèse :
- Un cancer est une maladie clonale, il est issu d’une seule cellule. Donc toutes les cellules d’une lésion cancéreuse partagent les anomalies génétiques “fondatrices” ;
- La seconde stipule que le cancer est fondamentalement un déréglement de la prolifération, dont le contrôle normal est perdu (d’où la recherche de mutations des gènes qui régulent la prolifération) ;
- Une troisième conséquence découle de la seconde. L’état par défaut de la cellule des organismes pluricelulaires serait la quiescence, c’est à dire qu’il faut la perception de signaux pour stimuler la prolifération.

Les prémices exposés précédemment concerne le versant moléculaire de la maladie. Il ne reste pas moins que si l’on cherche une définition générique pour les cancers, il nous faut privilégier la dimension clinique. En effet, historiquement, les facultés d’envahir le tissu sain avoisinant et de disséminer par les lymphatiques ou les vaisseaux sanguins, sont considérées les plus discriminantes. Cependant, avec la généralisation de dépistages précoces (lésions du sein ou du col de l’utérus), il y a une proportion croissante de lésions dites non-invasives (parfois appelées in situ). Il faut garder cet aspect à l’esprit pour interpréter les données sur l’évolution de l’incidence.

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