La notion de durée de vie et de population cible pour l’initiation de la cancérogenèse

Les translocations 9 ;22 (chromosome de Philadelphie) ou 8 ;14 (lymphome de Burkitt) sont à la base de nos connaissances sur la génétique des hémopathies. Ce type de situation se retrouve dans les sarcomes d’Ewing t(11 ;22). Le résultat est une protéine de fusion impliquant toujours un oncogène, assimilée à une mutation avec gain de fonction, ayant un rôle moteur de la transformation.

Dans le cas des tumeurs solides dont l’incidence augmente fortement avec l’âge, il n’y a pas d’équivalent. Le risque de développer un cancer du sein ou de la prostate tout au long de la vie est élevé. En termes de probabilités, il faut admettre des délais de plusieurs années avant que le nombre de mutations ne s’accumulent au niveau d’un clone qui donnerait alors naissance à une tumeur.

Les organismes supérieures possèdent nombre de mécanismes pour éliminer des cellules ayant subi des dommages ou étant le siège de mutations, ou encore qui entretiennent des relations anormales avec leur voisinage. De plus, les études épidémiologiques ont mis en évidence que le délai entre l’exposition à des facteurs ou substance cancérigènes et l’apparition de la maladie pouvait être très long. Le tabagisme fourni un bon exemple, le pic d’apparition des cancers du poumons étant de 20-30 ans.

La seule hypothèse compatible avec ces observations, consiste à supposer que la population cible pour l’initiation de la transformation correspond à un compartiment de cellules à vie longue, ou très faiblement proliférante et relativement préservée des mécanismes d’autodéfense de l’organisme. La définition est en fait celle des cellules souches, dont nous connaissons l’existence dans de nombreux tissus. Mais le concept est-il généralisable ? 

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