Le potentiel d’autorenouvellement de la lignée cancéreuse

Ceux qui feront des recherches autour du problème du cancer mettront en œuvre une science dramatiquement différente de celle que nous avont pratiqué dans les 25 dernières années. Sûrement une bonne partie de ces changements porteront sur des aspects techniques. Mais, finalement, la différence fondamentale sera au niveau conceptuel.

La citation de la publication de Hanahan et Weinberg (voir ci-dessus), issue de la publication “Les signes distinctifs du cancer” (2000), souligne le fait que malgré les grand progrés réalisés dans nos connaissances sur la cancérogenèse, il persiste des zones d’ombre, des manques de connaissances pour pouvoir complètement expliquer l’apparition des cancers. Ceci a bien évidemment des conséquences sur nos approches thérapeutiques mais aussi sur les actions préventives.

Les modèles animaux et les études épidémiologiques ont permis de confirmer le processus multi-étapes, c’est à dire qui est constitué de phases distinctes. Potter a proposé en 1978 que l’oncogenèse pouvait être considérée comme une ontogenèse partiellement blockée, un concept pouvant s’accorder avec le fait que les cellules tumorales peuvent présenter une grande diversité phénotypique, d’un état proche des cellules embryonnaires, jusqu’à une différentiation presque terminale [1]. Pour autant, la lésion est d’origine monoclonale, c’est à dire dérive d’une cellule “primordiale” qui présente toutes les altérations génétiques. Assimiler cette cellule initiale à une cellule souche [2] peut sembler logique, d’autant plus que de telles cellules ont été caractérisées dans de nombreux tissus adultes et qu’elles possèdent intrinsèquement un potentiel de prolifération quasi-infini.

En clair, une cellule souche qui aurait subi la première mutation (ou toute autre altération génétique), peut être considérée comme “initiée”, du point de vue de la cancérogenèse. Rappelons par contre que, en temps normal, une cellule issue de la division asymétrique d’une cellule souche, une fois sortie de la niche, ne possède plus de potentiel de autorenouvellement (nombre de cycles cellulaires limité). D’autres événement seront nécessaires pour lui conférer la capacité de prolifération infinie des cellules cancéreuses.

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Notes

[1celle observée pour des cellules normales

[2Une cellule souche est une cellule primordiale se caractérisant par sa capacité à engendrer toutes les cellules spécialisées d’un tissu donné en se différenciant et sa capacité à se multiplier quasi infiniment à l’identique (autorenouvellement)

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