Evolution de l’incidence : le cas des cancers du testicule

Le cancer du testicule est la forme de cancer la plus fréquente chez les hommes de 20 à 34 ans et le risque tout au long de la vie, qui est de 0,5-1% a triplé dans les dernières décennies. La plupart (plus de 95%) de ces cancers sont dits “à cellules germinales” et sont de type séminomateux ou non.

La tendance à l’augmentation de l’incidence est observée à l’échelle mondial et frappe plus particulièrement les pays développés, Amérique du Nord, Europe et Océanie. Néanmoins, il existe des disparités remarquables entre pays voisins (2,5 cas pour 100 000 en Finlande, contre 9,2 cas pour 100 000 au Danemark), mais aussi d’une région à l’autre dans un même pays (2,8-7,9/100 000 selon les différents registres du cancer en France). Un dernier fait remarquable qui a été rapporté concerne la relative stabilisation de l’incidence dans un pays où elle est élevée comme au Danemark, alors qu’elle continue à augmenter dans les autres pays voisins (Suède, Finlande, républiques baltes). L’analyse des courbes d’incidence montrent clairement un effet de cohorte. La facilité du diagnostic, l’excellente qualité des données issues des registres nordiques, la distribution particulière de l’incidence en fonction de l’âge (contrairement à d’autres localisations), l’absence de sources de confusion possible avec d’autres formes histologiques, sont autant d’éléments qui confortent la validité de ces tendances. Il est donc important de rechercher les facteurs de risque qui pourraient les expliquer.

Sur le plan anatomopathologique, les lésions précurseurs c’est à dire les carcinomes in situ [1], semblent apparaître pendant la vie fétale. L’hypothèse actuelle, confortée par les études des migrants qui conservent le risque lié à leur lieu de naissance, suppose qu’un petit nombre d’individus subissent des lésions au niveau des cellules germinales in utero. Il existe une corrélation entre les malformations génitales à la naissances (cryptorchidie) et le développement subséquent de cancers du testicule, mais sa valeur explicative ne dépasse pas 10%. L’exposition pré- ou périnatale à des œstrogènes (endogènes ou exogènes) reste une hypothèse forte. Cependant les études analytiques entre les indicateurs classiques (poids à la naissance, ordre de naissance, âge maternel, entre autres) ont fourni des résultats plutôt contradictoires.

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Notes

[1terme employé pour qualifier les cancers qui n’envahissent pas le tissu normal voisin

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Incidence standardisée des cancers du testicule
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