Dans un sens strictement médical, l’environnement comprend tout ce qui extérieur au corps et qui peut influencer son fonctionnement. Last a défini l’environnement pour l’International Epidemiological Association dans les termes suivants : “Tout ce qui est externe à l’hôte, peut être divisé en physique, biologique, social, culturel, etc., chacun ou le tout pouvant influencer l’état de la santé des populations...”. Cette définition reste compatible avec la notion classique que l’environnement est tout ce qui n’est pas génétique. Il nous faut cependant noter qu’aujourd’hui on admet que le fonctionnement des gènes peut être influencé par l’environnement à court ou à long terme. La frontière n’est donc pas si simple à tracer.
En santé environnementale nous avons besoin d’une définition plus opérationnelle de l’environnement, dans la mesure où les interventions dans ce cadre concernent généralement les aspects naturel et physique, éventuellement certaines pratiques favorables à la santé. Par contre, ce type d’intervention n’influence pas vraiment les aspects sociaux ou culturels d’une population qui sont, en général, leur propre logique (pressions culturelles sur le mode de vie ou chômage par exemple). La définition que nous proposons ici comme la plus appropriée est celle utilisée par l’OMS dans ses rapports sur la quantification de la part environnementale dans le poids global de la maladie. Nous y reviendrons dans la suite :
L’environnement comprend tout facteur physique, chimique ou biologique, externe à l’hôte (humain) et tous les comportements associés, à l’exclusion de tous les environnements naturels qui ne peuvent être modifiés. Tout comportement non lié à l’environnement ou en rapport avec l’environnement social et culturel, la génétique et des parties de l’environnement naturel est exclu. En clair, on ne se préoccupe que des aspects modifiables par la gestion environnementale (voir des exemples de facteurs inclus ou exclus). Ce raisonnement appliqué aux maladies infectieuses impliquerait que l’on fasse la distinction, pour ce qui concerne le vecteur, entre les modifications des réservoirs attribuables à l’homme et sa distribution naturelle.