Tout au long de cette partie introductive nous avons parler d’évaluation de risques, d’études épidémiologiques, de résultats toxicologiques, ou encore de déterminants associés à des impacts sanitaires. Bien que nous ayons fait appel à des exemples, des clarifications supplémentaires peuvent s’avérer utiles. Rappelons que le but est de fournir les éléments pour les gestionnaires des risques.
Dans la recherche pour établir un lien entre une pathologie et un facteur donné on est amené à se poser différentes questions. A chaque question (et la définition du problème posé) correspond une méthodologie qui serait la plus indiquée. Les choses décrites ainsi peuvent apparaître faussement simples.
Premier cas de figure : Les riverains d’une installation polluante ou générant des nuisances se plaignent de troubles donnés. Une réponse des pouvoirs publics peut être la mise en place d’une enquête épidémiologique. Celle-ci va répondre, avec un certain retard à la question : Les individus qui développent une pathologie donnée (ou quelque trouble que se soit), sont-ils plus souvent exposés à un facteur d’origine environnementale ? Une démarche alternative serait d’évaluer plus précisément l’exposition au(x) polluant(s) incriminé(s), à condition de disposer d’une relation dose-effets, établie dans des circonstances analogues. Cette fois la question est : quel est le risque de développer un pathologie sachant qu’un individu ou un groupe d’individus est exposé à une dose donnée d’un polluant ? Dans ce deuxième cas de figure il s’agit d’une évaluation des risques qui présente l’avantage d’être réalisable rapidement.
Deuxième cas de figure : La description de l’état sanitaire d’une population peut révéler des disparités, par exemple géographiques. Ainsi, à l’intérieur d’une région nous pouvons mettre en évidence des variations de l’incidence d’une maladie ou des différences en termes d’espérance de vie. Il est possible que toutes les recherches aboutissent à la conclusion que les facteurs socio-économiques sont les premiers déterminants de ces inégalités [1]. Ceci peut signifier que des populations relativement défavorisées peuvent subir un environnement dégradé. Dans ce cas des interventions correctrices peuvent être envisagées, avec un accent sur la réduction de l’injustice environnementale [2].