Nous avons vu que l’information sur les risques fait partie des obligations des pouvoirs publics. Outre l’aspect du droit fondamental de savoir ce que l’on risque, que garantit maintenant la convention d’Aarhus (voir la partie qui concerne le droit), il s’agit aussi d’un principe de bonne gestion (tout le monde peut être acteur à un moment ou un autre). Ce principe, en apparence simple, se complique dans des situations de fortes incertitudes, souvent associées à des difficultés pour bien évaluer les impacts potentiels. C’est ce même contexte qui conduit à des écarts d’appréciation, que nous avons tenté de traiter sous l’intitulé “perception du risque”.
Nous nous contentons ici de rappeler ces écarts d’appréciation du risque, le plus souvent entre experts et public, dont le résultat est une insatisfaction face aux mesures de gestion, jugées insuffisantes. La liste des points qui figurent ci-après, proposée initialement par B. Fischhoff, montre d’une certaine façon l’évolution qu’il y a eu dans les stratégies de communication sur le risque (on pourrait parler de divulgation progressive des informations).








Bien évidemment, dans le cadre d’une bonne gouvernance, les points ci-dessus ne sont pas suffisants. Nous voulons surtout insister ici qu’il n’est pas inhabituel, encore aujourd’hui, de rencontrer des experts ou des représentants des pouvoirs publics qui rechignent à communiquer les informations, prétextant leur nature anxiogène (quand on ignore le risque on est plus tranquille) ou encore le caractère irrationnel des réactions du public. Quoi qu’il en soit, comme le montre la figure ci-contre, la communication sur le risque fait intégralement partie du cycle du risque. Son positionnement sur le schéma, en face des préoccupations qui donne naissance au processus, n’est pas choisi au hasard. De plus, il est clairement indiqué que la perception du risque fait partie des paramètres qui déterminent les choix des options.