le marché de droits à polluer (cas de firmes multiples)

Graphiquement , on peut représenter les choses de la façon suivante : on peut d’abord représenter les coûts de dépollution individuels de trois firmes (graphique 1). Ces coûts apparaissent comme des fonctions décroissantes de la pollution puisqu’il s’agit de coûts de la réduction de la pollution. On peut penser que plus la réduction est importante, plus le coût marginal est élevé.

Il est clair que, confrontées à un cours du droit à polluer (déterminé par ailleurs par leur demande de droits face à une offre fixe de droits par l’État ou l’organisme gestionnaire), les trois firmes vont opérer des réductions de la pollution différenciées en fonction de leurs coûts marginaux de dépollution. La firme A qui a les coûts de dépollution les plus bas opère la réduction de pollution la plus forte, etc.

Globalement on obtient la représentation suivante (graphique 2) : la courbe CmDep représente le coût marginal de dépollution pour l’ensemble des pollueurs. Elle est la somme des courbes de coût marginal de dépollution de A, B, C, du graphique précédent. Elle constitue donc la synthèse des courbes de coût de chaque pollueur individuel. La droite verticale AQ1 (en rouge) représente la quantité de pollution totale acceptable par l’État ou l’autorité de tutelle. Elle est fixée de façon exogène. Le cours du certificat déterminé par l’ensemble des firmes à partir de leur position en matière de dépollution va être égal au coût marginal de dépollution de l’ensemble pour la quantité de pollution 0Q1.

Ce même graphique peut être aussi interprété en termes de marché de la pollution elle-même. La droite AQ1 apparaît alors comme offre constante et inélastique de pollution (celle que représente l’ensemble des bons émis). La courbe CmDep représente la demande de pollution par les firmes (qui découle directement de la forme de leurs courbes de coûts marginaux de dépollution).

Le prix de la pollution s’établit à l’intersection des deux courbes. La pollution jusque-là sans prix, comme phénomène hors marché, reçoit un prix et réintégré dans la sphère marchande. Il n’y a plus d’externalité. La quantité de pollution 0Q1 est la pollution d’équilibre et cet équilibre possède toutes les caractéristiques d’un optimum.

2 Messages de forum

  • Bonjour,

    Les données suivantes du 1er paragraphe ne me semblent pas évidentes , voire contradictoires :
    "Ces coûts apparaissent comme des fonctions décroissantes de la pollution puisqu’il s’agit de coûts de la réduction de la pollution. On peut penser que plus la réduction est importante, plus le coût marginal est élevé."
    pouvez-vous réexpliquer ?
    merci

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    • le marché de droits à polluer (cas de firmes multiples) 12 avril 2010 17:21, par Laurent Dalmas

      Le raisonnement à la marge peut être assimilé à ce qui se passe quand on raisonne avec une unité supplémentaire. Ici, cela veut dire que plus l’action de dépolluer augmente, plus le coût lié à cette dépollution supplémentaire augmente. Ici, on retrouve ce que l’on a déjà vu : l’effort (exprimé en unités monétaires, donc en coût) devient de plus en plus important au fur et à mesure qu’on en arrive aux dernières unités de pollution à faire disparaître. Autrement, il est très (trop ?) coûteux de vouloir en arriver au niveau "pollution = 0"

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Graphique 1 : l’internalisation au moyen d’un marché de « droits à polluer » (cas de firmes multiples)
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Graphique 2 : internalisation au moyen d’un marché de « droits à polluer » (cas de la branche)

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