Question sur : Pourquoi en 1977 il a été décidé qu’il était urgent d’attendre ! En réponse à :

Sujet : Pourquoi en 1977 il a été décidé qu’il était urgent d’attendre !

R�pondu le mardi 15 juillet 2014 par Destenabes Francois

En 1977, suite aux résultats de classification de l’amiante comme substance toxique cancérigène par le CRIC (1976) et par conséquent l’inscription des risques de l’exposition comme maladie au tableau des maladies professionnelles, les informations disponibles dans les années qui suivirent démontraient sans ambiguïté que les mesures prises, ne permettaient aucunement de protéger les salariés du risque de cancer.
Les raisons invoquées comme défense des principaux responsables publics convaincus d’etre en avance sur les autres états européens ont mis l’accent sur les efforts consentis en terme de prévention, révision des seuils et mesures de précaution d’usage et manipulation. S’il n’apparaît pas qu’une décision politique ait décidé de ne rien faire, il est évident que le niveau d’alerte inapproprié, la négation de données scientifiques antèrieures à 1976 ont mené à des mesures de protection individuelles et collectives insuffisantes. Le niveau de connaissance recherché et les efforts conjugués d’alerte sanitaire et scientifique, nt été limités à une appréciation erronée des réels risques d’exposition. A l’époque, à la fin des 30 glorieuses, l’essor économique en France est marqué par l’investissement immobilier et le florissement de l’industrie du bâtiment.
Dans le même temps les infrastructures publiques sanitaires et environnementales sont balbutiantes et ne bénéficie pas d’un intérêt politique avéré. La création en 1998 de l’InVS en est un des exemples, mais aussi les manques évidents de reconnaissance de la nécessité de système de coordination pluridisciplinaire scientifique et public avec une méconnaissance des apports de « nouvelles » disciplines comme la toxicologie. Les acquis de l’époque bien que conséquent représentaient déjà un retard considérable, bien que le décret de 1977 ait permis de commencer à réviser les notions de seuil, de manière empirique plus que scientifique.
Le principe de précaution dans une des premières utilisation du concept (risque étant avéré mais les connaissance –en France- des dose effet et seuil demeurant inadéquat) est encore inefficace et non reconnu.
Les précautions d’usage et de manipulation se rapporte plus à une fin de ne pas créer de vague ou contradiction avec l’utilisation massive économique d’un produit pourtant cancérigène. Les soupçons de conflit d’intérêt, connivence avec le lobby de l’industrie et de la construction restent à prouver mais l’attentisme et l’amateurisme (pourtant niés et contrastés par l’exception française "en avance " sur ses partenaires europeens), avançant un usage modéré de l’amiante ne sont que source de questionnement sur le niveau des elites politique de l’epoque. Le choix même de ne pas considérer les risques potentiels pour d’autres collectif que les ouvriers de l’industrie et du bàtiment, et de plus exposant ces derniers à des risques avérés à des produits cancérigènes, suscite des questionnements quant à la réelle prise de conscience et connaissance des risques.


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