Bien que l’amiante ait été déclarée cancérigène en France en 1976 par le CIRC, les maladies directement liées à l’amiante n’étaient pas encore visibles : en effet l’utilisation industrielle et massive de l’amiante se situe entre 1860 et 1975 et le temps de latence d’un cancer ou d’un mésothéliome (caractéristique de l’exposition à l’amiante) est de 30 à 40 ans. La partie immergée de l’iceberg était donc très peu visible.
A cette période les expositions à l’amiante étaient essentiellement professionnelles par la production et la manipulation d’amiante pour la fabrication de matériaux et ensuite de produits en tous genres. Jusqu’aux années 50-60, les problématiques de santé au travail étaient gérées par des négociations entre patronat et syndicats : compensations financières (primes de risques).
Il faut également noter en France une séparation des problématiques des ministères du travail et de la santé, ce qui a sans doute favorisé une prise de décision tardive, en 1977 (alors que la Gde Bretagne avait introduit sa 1ère réglementation protégeant les travailleurs dès 1931 !)