*L’inertie des décideurs : la complexité de l’organisation de l’État, tant au niveau des institutions chargées de gérer les impacts qu’au niveau des juridictions. Sous la pression du patronat, les premières réponses législatives s’étaient limitées à préconiser l’usage contrôlé de l’amiante c’est-à-dire à en autoriser l’utilisation moyennant le respect de certaines règles d’hygiène industrielle (notamment en limitant les niveaux d’exposition autorisés).
*le fait que l’exposition à l’amiante concernait pour l’essentiel le monde ouvrier, qui n’avait pas les moyens de mesurer les risques ;
*les longs délais de latence des maladies de l’amiante qui ont longtemps conduit à sous-estimer les conséquences de l’exposition à ce matériau ;
*les incertitudes scientifiques relatives à la dangerosité de l’exposition à l’amiante à de faibles doses ;
*Sous estimation du risque et du danger liés à l’amiante : on a pensé que l’amiante n’était responsable que de l’abestose et des fibroses pulmonaires, l’effet cancérigène était sous-estimé du fait de la présence d’une large gamme de produits potentiellement cancérigènes dans les industries ; leur interdiction pousserait alors les entreprises à la fermeture ; Les limites d’expositions n’existaient point, on se contentait de porter des équipements protecteurs. Cette faiblesse de la prévention s’explique en grande partie par des considérations économiques. L’amiante est un matériel bon marché. Une partie importante de la filière de production est contrôlée par un petit nombre de sociétés multinationales (Saint-Gobain, Eternit notamment) dont l’influence n’est pas négligeable. D’un autre côté, les responsables de la santé publique ont longtemps privilégié un avantage immédiat et visible (l’efficacité de l’amiante dans la prévention des incendies) par rapport à des conséquences à long terme à visibilité réduite. Les mots clés évoqués et expliqués ci-dessus sont : seuils d’exposition, valeurs limites d’exposition, danger potentiel, risques.