Dans le contexte de 1977, les arguments suivants ont été avancés pour ne pas restreindre outre mesure les utilisations de l’amiante :
L’amiante n’était pas la seule substance préoccupante en milieu professionnel. D’autre substances qui, comme le plomb, avait des effets à plus court terme ont été traitées prioritairement
Dans certaines industries (comme la sidérurgie) le risque de brulures étaient une forte préoccupation, l’amiante répondait à une forte demande de protection (contre les incendies également, forte préoccupation de l’époque aussi). Comme le soulignait une personne entendue par le sénat "l’amiante a sauvé bien des vies" ...
De forts enjeux économiques étaient liés à l’amiante, qui avait assuré la prospérité de certaines régions et était utilisée dans de nombreuses industries
un certain "chantage à l’emploi" qui mettait en balance la continuité de certaines activités utilisant l’amiante avec la fin de ces activités en cas d’interdiction de son utilisation
Tous ces arguments mettent en avant les bénéfices à court terme de l’utilisation de l’amiante face à des effets sanitaire à (très) long terme ; effets pour lesquels les incertitudes et "désaccords" entre scientifiques ont été mis au profit des arguments pour l’utilisation de l’amiante.
Certains défendaient aussi l’idée qu’un usage "contrôlé" de l’amiante était possible.
Ces arguments sont à remettre dans le contexte de l’époque à la fin des trente glorieuses, entre les deux chocs pétroliers : les impacts potentiels sur l’économie et l’emploi ont probablement eu du poids.
Enfin, la société et les pouvoirs publics n’avaient pas des préoccupations aussi fortes qu’aujourd’hui en matière de sécurité au travail, on était dans une logique d’indemnisation du risque plutôt que dans une logique de protection et de prévention.