Il est à affirmer que la gestion paritaire dans le domaine de l’amiante est impossible suite aux intérêts parfois divergents. Plus généralement, le drame de l’amiante illustre aussi les limites, voire les contradictions de la gestion paritaire des dossiers de sécurité au travail, ainsi que l’a relevé M. Marcel Royez, à titre illustratif, « Il n’est pas possible d’être juge et partie. L’affaire de l’amiante l’illustre parfaitement. D’un côté, des industriels défendaient l’idée qu’il était possible de faire un usage contrôlé de l’amiante. [...] De l’autre côté, des organisations syndicales se pliaient à ce type de compromis pour défendre l’emploi. Il n’est pas possible de placer les travailleurs devant le dilemme du choix entre le cercueil et l’ANPE, c’est-à-dire travaillé en risquant de mourir ou le chômage ».
Dans le même effet, pour parler des intérêts contradictoires, pour montrer la position de la France en 1977 , M. Serge Dufour, pour la CGT, a expliqué que la question de la responsabilité des organisations syndicales, qui participaient également aux réunions du CPA, devait être replacée dans un contexte de « chantage à l’emploi », qu’il a illustré avec l’anecdote suivante : « Mes camarades de Paray-le-Monial m’ont expliqué qu’en 1977, l’employeur leur a dit : « Vous avez raison, [l’amiante] est toxique, mais je vous donne le choix : on réunit le CE, les DP et le CHSCT et on délibère soit sur la décision de continuer à utiliser cette fibre, soit sur la décision d’en arrêter l’utilisation, auquel cas on ferme la boîte ! ».