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Sujet : La diffusion des médicaments dans l’environnement pose des problèmes considérables !

R�pondu le mardi 7 juin 2011 par EHOUO

Certains médicaments sont présents dans l’environnement à des concentrations parfois identiques à celles de certains de ces polluants jugés plus classiques. Il est donc devenu très important de se préoccuper des rejets de résidus de médicaments dans la nature, d’en évaluer les impacts et les risques, d’autant plus qu’en raison de leur émission continue, ils doivent être considérés comme des produits « pseudo-persistants ».
Les médicaments ont prouvé toute leur utilité dans le traitement des maladies humaines et animales ou dans leur prévention mais les malades peuvent en évacuer sous forme inchangée ou de métabolites présentant également une activité biologique. Par ailleurs, il semble qu’une partie trop importante des médicaments prescrits soit inutilisée.

La nature hydrophile de certains composés peut induire des transferts de molécules actives des sols vers les eaux de surface ou vers les eaux souterraines par phénomène d’entraînement. Quant aux molécules lipophiles, elles peuvent être soumises à des phénomènes de bioconcentration. Les animaux qui se nourrissent du fumier comme les oiseaux, les vers, les mouches peuvent subir une exposition immédiate aux produits pharmaceutiques ou à leurs métabolites et subir a priori des effets indésirables ou encore accumuler les produits qui peuvent ensuite se concentrer dans les chaînes alimentaires.
La mobilité des substances médicamenteuses dans les sols est influencée par une combinaison de plusieurs facteurs incluant la structure chimique, la solubilité dans l’eau, le pH des sols, leur capacité d’échanges de cations, leurs teneurs en calcaire, leur teneur en matière organique ou encore la température. La teneur en matières organiques peut être fortement accrue par apport de lisiers et de purins lors de l’amendement des sols. Pour les tétracyclines les teneurs détectables étaient devenues très faibles. Le comportement est très variable : des expérimentations en colonne ont montré par exemple que la tylosine peut être retenue à différentes profondeurs, que l’oxaquindox qui est faiblement adsorbé est élué à travers la colonne, et que l’oxytétracycline n’est pas transportée du tout . La rétention des médicaments dans les sols peut aussi être affectée par les modifications de pH et d’apports de matière organique liés aux amendements par les purins.
Ces transferts dépendent de la mobilité des substances mais aussi de la nature calcaire ou sableuse des sols : par exemple pour la sulfachloropyridazine, le transport sur des sols calcaires a pour conséquence des concentrations allant jusqu’à 590 µg/L dans les eaux de drainage alors que, dans les sols sableux, la migration ne se produit pas.
La photo dégradation ne semble pas jouer un rôle très important dans les sols puisque l’influence de la lumière est réduite quand les antibiotiques, par exemple, sont protégés dans les purins et lisiers. La dégradation dans les sols est plus en rapport avec l’activité microbienne et surtout avec les activités enzymatiques qui transforment les composés par hydroxylation et décarboxylation oxydative. La biodégradation dans les sols augmenterait avec la présence de purins et de fumiers riches en micro-organismes.
Des IPAs ont bien été détectés dans l’eau potable (pH=8,9). Les ingrédients pharmaceutiques actifs (IPA) peuvent diffuser dans l’environnement. On les retrouve ainsi dans l’environnement y compris dans l’eau de boisson.
Bien que les doses retrouvées dans l’environnement sont encore faibles et que l’écotoxicité élevée n’a pas encore été retrouvée ,il n’en demeure pas moins que les produits pharmaceutiques possèdent des propriétés pharmacologiques complexes particulièrement liées à la lipophilicité qui est susceptible d’engendrer des réactions chimiques à long terme en présences de certains corps notamment en cas de persistance au niveau du sol surtout que les méthodes actuelles d’évaluations ne prend pas en compte l’ensemble des facteurs en présences et se base sur la toxicité plutôt aigue pour procéder à des extrapolations qui ont montré leur limites. Avec les résultats des études récentes qui ont montré des RAC élevés chez les poissons pour certains produits particulièrement hormonaux on se rend compte que les données de toxicité aiguë et les facteurs d’estimation traditionnels ne sont pas prédictifs des effets chroniques qui pourront être engendré par les IPA dans l’environnement, ce qui nous semble assez préoccupant.

Conclusion : Le sujet est considéré sur le plan environnemental comme préoccupant car il est le principal disséminateur des médicaments dans l’environnement. La chaîne de dissémination étant le facteur de l’absorption puis du cycle de métabolisme du médicament qui part depuis sa prise jusqu’à l’élimination par les différents modes (sueur, excrétas, rejet dans l’atmosphère sous forme de vapeur ou par transpiration).


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