Question sur : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité En réponse à :

Sujet : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité

R�pondu le dimanche 23 février 2014 par Destenabes Francois

Les différents cas cités ici font référence à la notion de représentation sociale du risque. L’émission des polluants revêt une dimension visuelle très explicite et cristallise la majorité des débats sur les perceptions, analyses, et information du risque. Le cas des dioxines de part sa complexité et un chargé historique comme Seveso demeure un cas à part.

Dans le cas de Besançon, si bien l’alerte sanitaire est réelle (présence vérifiée de dioxines et conséquences pathologiques avec l’apparition des lymphomes non-hodgkiniens, la part d’incertitude laissée par le manque de connaissance quant conséquence d’exposition chronique et le rapport aux faibles doses. L’apport scientifiques et l’étude épidémiologique visant à mettre ces conclusions en avant sont aussi limitées et peut jouer un rôle prépondérant dans la représentation collective.

La mise en place des perspectives économiques comme présentée dans le cas de l’étude D4E, les perceptions individuelles et collectives sont aussi prépondérantes. La France premier utilisateur d’incinérateurs se retrouve dans une relation publique complexe entre élus, citoyens lambda et citoyens/riverains potentiellement exposés,
L’étude cherche en mesurant le niveau de connaissance des habitants et le niveau d’acceptation de nouvelles infrastructures visibles à mettre en perspective les liens hiérarchique de ce type de décision. Le consentement à payer mis en avant pour établir une activité dans une zone peu conflictuelle peut tout aussi bien s’avérer aussi approprié dans des zones moins ouvertes ou plus hostiles à l’implémentation d’une possible source de risque pour la population.

Le concept ou syndrome NIMBY se décline de plusieurs manières. Généralement les individus sont au devant des décideurs et le poids social peut inverser la dynamique de décision si les citoyens, ne sont pas concernés, informés ou impliqués. L’accès à l’information (par un caractère obligatoire des entreprises publiques et privées) pour les riverains sur les risques possibles (les études développées depuis le développement de la santé environnementale notamment) est un axe majeur de la mise en place des politiques publiques locales. Sommes-nous prêts à assumer l’exposition aux risques pour permettre une politique de gestion environnementale comme par exemple substituer la décharge archaïque d’Entressen par une usine dégageant des émissions visibles et connues contaminantes ?? En général non ! pourtant l’appréciation économique du coût de l’exposition (compensation dérisoire pour tolérer une implémentation de UIOM près d’une zone résidentielle montre l’ambiguïté des démarches d’implémentation des Plan de santé publique Environnementale imbriqués avec des plan urbanismes, industriels, économiques quand c’est le cas !

C’est souvent en milieu périurbain et rural le cœur des batailles électorales, où élus locaux mettent en avant les intérêts des riverains électeurs car la gestion des collectivités territoriales supérieures peuvent mettre en avant différents (bien que parfois complémentaires) plans de développement de plans englobant plusieurs réalités locales et intégrant les directives nationales décentralisées de gestion de l’environnement.

Entre enjeux politiques et préoccupation environnementale, sociale ou économique, l’approche intégrée de la santé environnementale fait face toujours aux limitations de l’information (diffusée et reçue)et de la science au devant de nouveaux éléments complexe des expositions. L’accumulation de rejets toxiques combinés aux dégradations des sols, de cours et réservoir d’eaux salées et douces, de l’air, mais aussi l’avancée constante de connaissance quant aux niveaux d’expositions et d’effets sont autant d’élément à prendre en compte et sans cesse questionner.
Le cas de Besançon reflète nombre de cas similaire pour lesquels le risque connus (par évidence scientifique ou assimilation de connaissance d’exposition similaire) a priori considéré et les études épidémiologiques ou toxicologiques sont le fruit d’alerte a priori. L’exposition chronique à faible dose demeure encore pour les décideurs mais aussi pour les scientifiques et les cadres juridiques un domaine peu développé. La pression est importante sur les « responsables » des potentielles émissions toxiques, car une exposition avérée sur une population « cible » ne le sera peut être pas ailleurs ceci étant dû à de multiples facteurs. Pourtant pour le citoyen, le risque existe de la même manière que pour les experts légaux et scientifiques, la notion de « jurisprudence » implique la prise en compte de tous els cas de figures. Le principe de précaution, la définition même des VTR et la permanent recherche et mise en perspective de plusieurs cas de figures similaires sont indispensables.

Dans tous les cas de figures, la prévention et l’anticipation demeurent les axes majeurs de la considération de différentes parties impliquées dans la mise en place de structure potentiellement à risque et, en parallèle, des politiques locale environnementales.
Dans ce cadre l’InVS, établissement public, placé sous la tutelle du ministère chargé de la Santé, l’Institut de veille sanitaire (InVS) réunit les missions de surveillance, de vigilance et d’alerte dans tous les domaines de la santé publique, et contribue dans la recherche et l’information à répondre aux nouveaux défis révélés par les crises sanitaires récentes et les risques émergents. Le message de conciliation et d’information spécifique doit arriver au cœur des foyers. Cette démarche politique (obligatoire mais stratégique doit aussi conforter l’idée que malgré tous les risques déjà connus, les politiques veillent.


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