Question sur : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité En réponse à :

Sujet : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité

R�pondu le mardi 27 janvier 2015 par Le Corre Nicolas

Selon les études présentées, les principaux dangers concernant les UIOMs sont liés aux dioxines. De nombreuses études font état d’un risque carcinogène de ces substances, bien que les effets des faibles doses restent mal connus. En effet, la plupart des études significatives chez l’homme impliquent des dosages largement supérieurs (ex. : Seveso, Viêt Nam) aux observations actuelles. Les études à faibles doses sont moins catégoriques et même contradictoires pour les effets autres que carcinogènes (ex. : effets dermatologiques, risque cardio-vasculaire). De plus, comme pour l’ensemble des études épidémiologiques, des facteurs d’incertitudes existent concernant, par exemple, la transposition animale ou les multiexpositions possibles. A faibles doses, les effets sont fortement suspectés, mais difficilement démontrables pour une substance spécifique. On pourrait aussi signaler l’impact du temps de latence, comme pour beaucoup d’effets carcinogènes, entre l’exposition et le délai d’apparition des symptômes qui ne facilite pas la mise en évidence des relations de causes à effets.
Pour l’estimation du risque de l’UIOM de Besançon, l’étude de modélisation de la dispersion a été largement critiquée. En effet, l’utilisation d’un modèle implique des hypothèses qui représentent des cibles faciles pour des personnes ayant des idées contradictoires. De plus, les nombreux facteurs entrant en jeu et la grande variabilité de la dispersion d’une cheminée rendent le problème encore plus complexe. Les consensus peuvent donc être difficiles à trouver entre partisans et opposants à une étude de ce type. Les conséquences de ces études pouvant être importantes (ex. : financièrement, responsabilité), les moindres failles des études sont exploitées au niveau scientifique, comme au niveau juridique.
L’étude sur l’acceptabilité de telles infrastructures propose des résultats surprenants et démontre le rôle prépondérant que joue l’information du public dans ce contexte. Ainsi, on s’aperçoit que plus l’incinérateur est loin et moins connaissent ce type d’infrastructure, plus l’acceptabilité diminue en surestimant l’importance des nuisances. Dans l’ensemble, sur ce site, on note une assez bonne acceptabilité des riverains les plus soumis aux risques. L’image négative des UIOMs est souvent basée sur des évènements anciens, ne tenant pas compte des nouvelles normes et relayé par les médias. On s’aperçoit donc que cette « communication négative » et le manque de données sans équivoque sur les effets des dioxines issues des incinérateurs ont engendré le syndrome de NIMBY, alors que les gens qui vivent proches des UIOM sont beaucoup moins catégoriques.


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