Question sur : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité En réponse à :

Sujet : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité

R�pondu le vendredi 12 février 2016 par Montaigu France-Isabelle

L’incinération des déchets est le symbole de notre société de consommation : nous achetons, nous jetons, nous achetons… Le déchet n’est pourtant pas la fin de vie du produit puisqu’en brûlant, les substances toxiques dégagées seront « lavées » par les pluies puis s’infiltreront dans les sols et pollueront les eaux que l’écosystème aquatique et nous-mêmes absorbons.

Même si les méthodes d’élaboration des certaines études sont discutables ("pertinence et la justesse du modèle, fondé sur l’hypothèse qu’aucune autre source de dioxine ne venait interférer"), leurs conclusions sont édifiantes :
- "La nocivité des dioxines n’est plus à discuter",
- "Cette étude conforte donc l’hypothèse d’une association entre l’exposition environnementale à la dioxine et la survenue de lymphomes malins non hodgkiniens",
- "En raison des risques potentiels ..., le niveau de contamination élevé en PCDD/F et PCB-DL dans deux échantillons de 6 œufs (...), doit conduire sans délai à une évaluation du risque sanitaire."

Quoi qu’il en soit les déchets représentent une manne financière substantielle et les pressions pour minimiser les risques sanitaires sont multiples. A leur "décharge", les industriels ont fait un réel travail pour réduire les effets nocifs de l’incinération :
- diminution des rejets,
- multiplication des points de contrôle des process,
- mises au norme des usines avec une réelle amélioration ("émissions de dioxines, toutes sources confondues, divisées par 4 en dix ans).

Il n’empêche que l’image de la proximité d’un incinérateur reste négative pour un grand nombre. On reconnaît son utilité, on ne réduit pas sa consommation effrénée mais on ne veut pas habiter à côté d’une UIOM.
Les péripéties autour de l’installation sur la commune de Fos-sur-Mer reflètent bien les tensions liées à l’installation d’une UIOM : décisions politiques, modification du PLU, pseudo enquête publique, réaction de la société civile.

L’enquête D4E vient bousculer les arguments pré-cités en montrant que l’appréciation des habitants peut varier selon les intérêts propres qu’ils ont à résider près d’une UIOM. Tout d’abord les populations les plus proches ont démystifié la proximité de l’incinérateur, l’éventuel dédommagement associé au risque fluctue en fonction du niveau social et individuels des habitants (profession, âge, sexe...). 65 % n’envisagerait même pas le retrait de l’UIOM.

Ces différents retours montrent bien la complexité de donner une tendance à un problème entre le perception des populations, les résultats d’enquêtes scientifiques sur les risques sanitaires (leur fiabilité), les intérêts par catégories institutionnelles, la nécessité réelle d’installation d’une structure.


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