Question sur : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité En réponse à :

Sujet : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité

R�pondu le mercredi 22 mars 2017 par Jean-Louis Detheonome

Plusieurs études ont évoqué un certain nombre d’effets nocifs dû aux polluants émis lors de l’incinération, les études épidémiologiques ne permettent pas d’établir formellement une association directe entre ces effets et l’activité des incinérateurs, il est difficile de caractériser les expositions spécifiques aux dioxines et que celles-ci sont faibles [Nouwen et al. 2001 ; Schuhmacher et al. 2001 ; Nessel et al. 1991]. Ce qui fait que les riverains développent une attitude négative et révoltée pour la mise en œuvre de certaines activités en raisons de prétendus risques, nuisances ou autres inconvénients. Voila pourquoi on parle de syndrome de NIMBY.
Certaines études d’évaluation des risques publiées concluent que : « Pour un incinérateur dont les émissions respectent les valeurs réglementaires actuelles, le risque de cancer pour les populations potentiellement les plus exposées, hors travailleurs, est inférieur au seuil d’acceptabilité pris par les instances internationales « [Boudet 2000 ; Eikmann 1995 ; Nouwen et al. 2001 ; Schuhmacher et al. 2001 ; Yoshida et al. 2000 ; ORSMIP 2001 ; Glorennec et al 2001, SFSP 1999, NRC 2000] » . par contre pour un incinérateur qui aurait fonctionné continuellement en émettant de fortes quantités de polluants, le risque de cancer (dioxines, Cd) serait bien plus élevé (de l’ordre de 10-4 ou plus pour une exposition vie entière).
Les principales substances qui contribuent à ces risques et qui font l’objet d’une plus grande préoccupation sont les dioxines, l’arsenic, l’HCl, le mercure, le plomb, le cadmium et les particules [NRC 2000 ; SFSP 1999]. Ces études d’évaluation des risques quantifient le plus souvent les probabilités de survenue des pathologies à partir des expositions actuelles. Peu nombreuses sont celles qui prennent en compte l’exposition passée de la population. Or, les effets observés actuellement sont aussi, et principalement, liés à ces expositions passées (émissions des incinérateurs plus importantes dans le passé et latence parfois longue entre exposition et pathologie). Ceci constitue l’une des incertitudes majeures des connaissances actuelle.
Il n’est pas toujours possible de répondre complètement aux questions posées car l’établissement d’une relation de causalité avec l’incinérateur ou un polluant particulier soulève de grandes difficultés. Enfin, les méthodes disponibles ne sont pas toujours pertinentes pour y répondre ou les conditions de mises en œuvre ne sont pas réunies. Même s’ils suscitent des insatisfactions légitimes lorsque les réponses apportées restent partielles, les résultats des études mises en place contribuent à l’amélioration des connaissances et génèrent des hypothèses sur les facteurs de risque liés à l’incinération.


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