Question sur : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité En réponse à :

Sujet : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité

R�pondu le mercredi 26 mai 2010 par Sourd Fabienne

Ce TD propose un travail de réflexion sur l’impact des incinérateurs d’ordures ménagères, leur acceptabilité sociale en distinguant le cas de l’implantation d’un nouvel équipement par rapport à l’acceptation qu’ont les riverains d’une installation déjà construite, et la problématique de la toxicité des dioxines.

Le thème des déchets est particulièrement sensible dans nos sociétés de consommation effrénée : il représente un aspect incontournable, la conséquence de nombreux actes quotidiens, mais que beaucoup de personnes ne veulent pas voir. Le syndrome du NIMBY (not in my back yard) s’exprime pleinement à ce sujet. En effet, si tous s’accordent à dire qu’il est important de traiter les déchets (ex : Entressen), personne n’a envie d’avoir une installation derrière chez soi (ex Fos sur Mer)... l’image des déchets c’est ce que l’on ne veut plus, qui ne sert plus, qui est sale... les déchets dévalorisent notre cadre de vie.

Force est de constater que pour la majorité des nouveaux projets, le choix de l’implantation est davantage dû aux aspects politiques et économiques qu’aux considérations sanitaires et sociales, et que le syndrome du nimby existe également chez les décideurs. Cela peut parfois être à l’origine d’injustices environnementales.

Les incinérateurs sont accusés de poser des problèmes en terme de qualité du paysage, car l’impact visuel notamment quand il y a des fumées est important (ex : Ivry) bien que sur les nouveaux équipements il soit particulièrement soigné (ex : Issy les Moulineau). Cependant, ils engendrent immanquablement du trafic, éventuellement des odeurs, et des rejets dont on ne connaît pas bien les conséquences.

Pourtant, un incinérateur aux normes peut ne pas représenter beaucoup de nuisances (cf étude économique de la D4E) voire même être bénéfique pour les populations voisines (chauffage urbain). L’acceptation d’un équipement déjà construit est un choix de vie pour les riverains (ceux qui ne supportent pas l’incinérateur sont partis, ceux qui s’installent vivent avec), et les études sur les riverains peuvent donc être biaisées car seuls restent ceux qui ont une sensibilité moindre...
A Entressen, la décharge ouverte est une aberration environnementale et l’incinérateur une solution. Cependant, dans ce secteur déjà lourdement industrialisé, les populations ne souhaitent pas l’implantation de ce nouvel équipement, ne percevant que les aspects négatifs pour leur commune.

Dans ce type de situation (implantation d’un nouvel équipement), les populations avancent souvent en premier lieu l’aspect sanitaire. Pour les incinérateurs, on pense immédiatement aux dioxines et à Gilly sur Isère… mais l’impact des faibles doses pour les dioxines est encore peu documenté, et finalement les « experts » ne peuvent que donner quelques recommandations de bon sens dans certains cas très particuliers, comme à Besançon (voir le document questions /réponses de l’InVS et de l’AFSSA).

Mais ailleurs, de quelle information disposent les « riverains » (ou plutôt les personnes sous le panache de la grosse centaine d’incinérateurs en fonction en France) ? Et pour les populations qui habitent dans la zone de rejet d’anciens incinérateurs aujourd’hui fermés ?
Certes il existe des Commissions Locales d’Informations (CLI) et des enquêtes publiques… mais l’on peut s’interroger sur l’efficacité d’un tel système de communication.


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