Question sur : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité En réponse à :

Sujet : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité

R�pondu le samedi 5 juin 2010 par Abdiche Seklaoui

Par le terme « dioxines », on désigne les polychlorodibenzo-p-dioxines (PCDD) et les polychlorodibenzofuranes (PCDF) qui appartiennent à la famille des hydrocarbures aromatiques polycycliques chlorés. Il existe un très grand nombre de formes chimiques (ou « congénères ») dont la plus toxique (la 2, 3, 7,8 TCDD, appelée également « dioxine Seveso »), est considérée depuis 1997 par le Centre International de Recherche contre le Cancer (OMS) comme une substance cancérigène pour l’homme.
Les émissions de polychlorodibenzo-dioxines (PCDDs) résultent principalement d’activités industrielles, notamment de procédés faisant intervenir de fortes températures tels que l’incinération de déchets (ménagers, industriels, médicaux), la production de chaleur, les procédés métallurgiques. Elles sont également présentes dans les foyers, la fumée et les suies des cheminées résidentielles
Bien que la 2, 3, 7,8-TCDD a été reconnue comme cancérigène, l’implication des PCDD en tant que facteur causal dans le développement de cancers bien définis reste toujours controversée .l’accident de Seveso a mis les dioxines sur le devant de la scène.
Des travaux scientifiques ont été menés autour de l’usine d’incinération d’ordures ménagères de Besançon, confortant l’hypothèse d’une association entre l’exposition environnementale à la dioxine émise par l’activité ancienne de l’usine et la survenue d’une forme de cancer du système lymphatique (lymphome malin non hodgkinien). Néanmoins la voie de contamination potentielle pour les riverains reste à ce jour inconnue.
Une autre étude a été réalisée par la Direction des études économiques et de l’évaluation environnementale (D4E) du ministère chargé de l’environnement qui vient de publier une étude intitulée « Consentement local à payer et localisation d’un incinérateur. » Son objectif : évaluer les nuisances ressenties par la population du fait de l’existence d’un incinérateur.
« Plus l’incinérateur est loin et moins les gens le connaissent, et surestime l’importance des nuisances. »Et le syndrome du Nimby (« Not in my backyard ») -littéralement « pas dans mon jardin »- plane sur tout projet d’implantation d’une nouvelle UIOM (usine d’incinération d’ordure ménagère).
L’évaluation économique montre l’importance, du point de vue économique, du syndrome NIMBY : on est prêt à payer bien davantage pour éviter de subir des nuisances, que pour supprimer des nuisances déjà subies.
Les habitants de Fos-sur-Mer ont mené une bataille judiciaire contre les autorités locales pour s’opposer à l’installation d’un incinérateur d’ordure ménagère sur la zone industrialo-portuaire.
Force est de constater aujourd’hui que tout nouveau projet d’implantation d’équipement se trouve confronté à des réactions fortes de la population et de ses élus, et ce en dépit des assurances de conformité aux normes les plus exigeantes en la matière.
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