Question sur : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité En réponse à :

Sujet : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité

R�pondu le mercredi 19 janvier 2011 par Combes Benjamin

Le dossier des UIOM et des dioxines illustrent bien les problèmes liés à la perception du risque, au rôle des différentes parties prenantes et à la place délicate des scientifiques. Ces difficultés sont d’autant plus fortes qu’on observe ici des effets à long terme et une action à faible dose.

Les études menées à Besançon semblent démontrer un lien entre la proximité d’un UIOM et l’apparition de cancers du type lymphome non-hodgkiniens. L’étude épidémiologique menée entre 1980 et 1995 apparaît confortée par l’étude réalisée sur les oeufs de poule, qui montrent des concentrations supérieures aux seuils autorisés dans les zones les plus exposées.

Cependant, de multiples incertitudes pèsent sur ces résultats :
-  le calcul de l’exposition a été obtenu par modélisation et non à partir de données réelles
-  la voie de contamination potentielle des riverains reste incertaine (inhalation, alimentation, ...) et le mode d’action de la substance
-  le risque à plus forte dose est connu (cas Seveso, exposition professionnelle), mais il est difficile d’extrapoler sur la population avoisinnant un UIOM.

Face à un risque complexe, les interprétations et les réactions s’avèrent variées.

Le message de l’INVS se veut à la fois objectif et rassurant. Il prend acte de la présence de dioxines dans les aliments et des risques pour la santé mais insiste sur les améliorations intervenues dans les process de combustion des incinérateurs. Il tente de répondre à des interrogations de la vie courante (puis-je boire l’eau courante ? ramasser des champignons de la région ? etc.) et de simplifier l’accès de la population aux données scientifiques actuelles.

La D4E, à travers le calcul du consentement à payer, revient sur la perception différente du risque par les habitants. Il devient en effet de plus en plus difficile d’installer un UIOM sur le territoire du fait du phénomène NIMBY. On observe en effet dans ce cas une collision entre les élus locaux, les habitants et les associations environnementales. Ce phénomène est aggravé pour les populations vivant sur un territoire déjà fortement pollué (Fos-sur-mer). Au sein même des pouvoirs publics, on observe une scission entre les élus locaux (qui défendent leurs concitoyens et leur place) et les représentants de l’Etat (préfet, ministères et ses représentants comme a D4E) qui doivent assurer des obligations nationales (traitement des déchets ménagers).

Au final, l’acceptabilité de ce type d’installations recule, sans lien avec le risque avéré. Ainsi l’InVS rapporte qu’au total, les émissions de dioxines, toutes sources confondues, ont été divisées par 4 depuis dix ans. Face à des citoyens plus sensibilisés à ces questions, la réflexion se déplace vers les solutions alternatives aux UIOM. 

Le doute reste entier , les effets liés à la multi-exposition aux différentes substances toxiques émises par les UIOM comme les PCB ou le CO restent mal connus et continuent d’entretenir l’anxiété des populations.


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