Non, ce type d’étude ne serait pas crédible dans ce cas. Si les études de type « coûts-bénéfices » sont un outil important d’aide à la décision, on se doit de reconnaître qu’elles ne doivent cependant pas être préconisées dans toutes les situations. En effet, un tel type d’étude suppose à la fois une profonde connaissance des éventuels dommages liés au projet et une maîtrise des techniques de dépollution/ correction des dommages lorsque surviennent ces dégâts. Ces conditions ne sont fort malheureusement pas réunies dans plusieurs secteurs dont le secteur de l’énergie, particulièrement pour le nucléaire.
L’histoire des accidents survenus dans les centrales nucléaires, dont Fukushima qui marque encore nos esprits, a permis de démontrer les limites des nations à estimer l’étendue des dommages de telles dispositifs et à maîtriser les dégâts qui s’en suivent. L’évaluation des dommages étant très difficile, on risquerait de se retrouver dans une situation où le rapport « coût-bénéfice » varie parfois très sensible (au point de s’inverser) d’une période à une autre en fonction des connaissance scientifique ; le cas de la réevaluation à la hausse du coût des dommages lié à l’effet de serre (de 2-20 euros en 1995 à 18-46 euros en seulement trois ans) dans cette même étude ExternE en est un exemple.