Question sur : Grandes catégories d’exposition à l’amiante En réponse à :

Sujet : Grandes catégories d’exposition à l’amiante

R�pondu le dimanche 20 mai 2012 par Gasteuil Muriel

Les dangers de l’amiante pour la santé sont connus depuis le début du siècle dernier. En effet, l’inhalation de fibres d’amiantes est à l’origine d’asbestose, de cancers broncho-pulmonaires ainsi que de cancers de la plèvre (mésothéliome). Les personnes les plus touchées par ces pathologies étaient ceux dont l’activité était en rapport avec l’amiante. Ces affections sont reconnues comme maladies professionnelles et elles donnent lieux à des réparations.

Cependant, bien que l’amiante soit interdite en France depuis 1997, elle est encore présente dans de nombreux bâtiments et de nombreuses personnes y sont encore exposées.
En 2007, des cas de mésothéliome ont été identifiés dans le Bassin d’Aulnay-Sous-Bois suite à une exposition à l’amiante de la population. Ce constat a été établi après une étude de santé publique réalisée par InVS autour de l’ancienne usine de broyage d’amiante d’Aulnay-sous-Bois (pollution environnementale de 1938-1975).
Le ministère de la santé a alors sollicité la HAS afin de réaliser une étude sur les nouvelles circonstances d’exposition à l’amiante : les expositions environnementales.
En effet, outre le site industriel d’Aulnay-sous-Bois, d’autres lieux ont été identifiés comme responsables de pathologies dues à l’amiante pour les populations locales (exemples : l’université de Jussieu et la tour Tripode à Nantes (comportant des flocages dégradés) ainsi que prés de sites naturels de gisement d’amiante comme en Corse et en Nouvelle Calédonie).
L’exposition environnementale peut être définie comme une exposition à la pollution de l’air extérieur (environnement extérieur) et à celle de l’air intérieur (environnement ambiant) par des fibres d’amiante.
On considère comme polluants :
- pour l’environnement extérieur : les sites géologiques d’affleurement de roches amiantifères, les zones urbaines et /ou rurales polluées.
- pour l’environnement intérieur : l’exposition paraprofessionnelle passive, l’exposition domestique par contact avec les vêtements de travail, ou des objets ménagers contenant de l’amiante et enfin les expositions liées aux activités de bricolage…

Il est important de préciser que, selon la source d’exposition, les niveaux d’exposition environnementale peuvent varier de manière importante et qu’ils peuvent même atteindre les niveaux d’une exposition professionnelle.

Le but de cette étude est de réaliser une réévaluation des données toxicologiques, métrologiques et épidémiologiques, afin d’évaluer les risques sanitaires d’une inhalation de fibres d’amiantes pour la population générale et professionnelle.

Ce travail repose sur :

-Réévaluation de la réglementation actuelle sur la toxicité des FCA et des FFA, dans le but de permettre aux pouvoirs publics d’apprécier si les dispositions réglementaires applicables actuellement tant pour l’environnement professionnel que général restent pertinentes (non prise en compte des fibres < 5 μm et seuils de 5 f/L pour la population générale et de 0,1 f/ml (100 f/L) pour les travailleurs sur une heure).
En effet, ceci fait suite à une publication de Dodson et al. (2003) qui s’interrogent sur « la pathogénicité des fibres d’amiantes selon leurs paramètres dimensionnels. » Pour eux, les fibres d’amiantes sont des facteurs pathogènes quelque soit leur longueur.

-Déterminer la possibilité de caractériser la répartition granulométrique des fibres selon les circonstances d’exposition (population générale ou professionnelle) et la nature de l’amiante (chrysotile ou amphiboles).

Les mesures de gestion vont varier en fonction du lieu et du mode de contamination par l’amiante.

- pour l’environnement professionnel : suite à ce rapport, la cancérogénicité des fibres fines est confirmée et la toxicité des fibres courtes n’est pas exclue.
L’AFSSET a donc émis des recommandations :

- concernant les méthodes de comptage des fibres courtes : méthode de mesure META, la seule méthode permettant une identification précise des fibres d’amiante et le comptage des différentes classes de fibres ;
- préconise une réévaluation des valeurs limites d’exposition professionnelles (VLEP) ;
- une vérification des équipements de protection collectifs et individuels s’impose au vu des nouvelles valeurs limites et de la nouvelle méthode de mesure.

- pour l’environnement général intérieur :

Lorsqu’il est constaté une dégradation du matériau, il faut de nouvelles mesures et étendre les mesures d’empoussièrement à tous les MPCA.

- pour l’environnement général extérieur :

- Il est important, dans un premier temps, de définir précisément le fond de pollution et la distribution granulométrique des fibres d’amiante dans l’environnement.
- Il faut également améliorer la caractérisation des situations de pollution à proximité d’affleurements naturels ou à proximité de sites potentiellement contaminants


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