La production mondiale
de PVC a atteint près de 27 millions de tonnes en 2002, pour une valeur
approximative de 19 milliards de dollars. Le marché connaît une croissance annuelle
moyenne de 3 % depuis 1997 (Linak et Yagi). Tout cela génère une pollution par le chlorure de vinyle, notamment au cours de la fabrication, de l’incinération des produits en PVC et dans les décharges. En 1969, Pier Luigi Viola, un médecin employé par la firme Solvay, rapporta les premières données expérimentales démontrant que le CV était cancérigène chez l’animal (données non publiées). Il publia des résultats complémentaires deux ans plus tard (Viola et al.1971). Puis, en 1974 et 1975, des formes rares de cancers hépatiques furent découvertes chez des ouvriers (Creech and Johnson 1974 ; Creechand Makk 1975 ; Maltoni 1974, 1975 ; Maltoni et al. 1974). Suite à l’annonce de ces données, l’administration américaine en charge de la sécurité et des maladies professionnelles (OSHA) publia une note prenant effet en avril 1975, selon laquelle
les usines de CV et de PVC devaient réduire les expositions sur les postes de travail de 500 ppm (parties par million) à 1 ppm pour que les ouvriers disposent d’une protection suffisante (OSHA 1975).