Question sur : augmentation du bien-être social via l’application d’une taxe sur les pollueurs pour l’adoption de techniques moins polluantes Question sur : augmentation du bien-être social via l’application d’une taxe sur les pollueurs pour l’adoption de techniques moins polluantes En réponse à :

Sujet : augmentation du bien-être social via l’application d’une taxe sur les pollueurs pour l’adoption de techniques moins polluantes

R�pondu le vendredi 30 décembre 2011 par Laurent Dalmas

La science économique dans sa branche "néo-classique" trouve son fondement dans le raisonnement marginaliste, issu notamment des travaux en physique sur la thermodynamique et la maximisation. Ainsi, le niveau fixé d’une quelconque variable sera jugé optimal du moment où on la retrouve dans deux fonctions qu’on égalisera à la marge (i.e. pour toute unité supplémentaire), c’est-à-dire, graphiquement, quand les dérivées des courbes représentant ces fonctions se croiseront.
Dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique (de lutte contre la pollution, par exemple), une collectivité va chercher à se livrer à une analyse coût-bénéfice issu de cette politique, donc juger de l’optimalité de celle-ci en comparant les bénéfices pour la collectivité si la politique est efficace et les coûts de mis en œuvre d’une telle politique. Si, à la marge, les deux sont égaux, alors cette option sera considérée comme optimale. Donc, ici, la dérivée de la fonction de bénéfice (le bénéfice "marginal") est égale à celle de la fonction de coût (le coût marginal) quand, graphiquement, ces deux droites se coupent.
Ici, le point de départ est l’instauration d’une taxation sur les dispositifs considérés comme plus polluants, et qui incite plus les pollueurs à se tourner vers des techniques moins polluantes (internalisation des effets externes). On a vu qu’en présence d’une taxe suffisamment efficace, le pollueur sera incité à ajuster ses émissions polluantes aux nouvelles données qu’il intègre dans son calcul économique (des coûts supplémentaires dans sa fonction de production), donc à adopter automatiquement la technique de dépollution la plus efficace (ce qui n’est possible avec l’instauration d’une norme qu’en l’ajustant régulièrement, ce qui coûte plus cher pour la collectivité !). Comme il est expliqué dés le départ, puisque la pollution diminue, les victimes de la pollution, devant l’efficacité d’une telle mesure, ne sont plus prêts à payer autant pour engager des actions de lutte contre une pollution supplémentaire (d’où le passage de la droite 0L à 0L’). Encore une fois, ce n’est pas le cas dans le cas d’une norme qui ne serait pas ajustée. Ainsi, la différence est mesurée par la zone en bleue, c’est-à-dire qu’au point N’, les victimes de la pollution perçoivent un gain par rapport à la situation prévalant en N (soit la différence entre les deux coûts marginaux). Mais la collectivité est représentée, dans son ensemble, par des victimes de la pollution, mais également des émetteurs de la pollution. Si jamais ce gain est plus que compensé par la perte engendrée, par la firme, par instauration de la taxe (ou le coût de mise en place d’un dispositif antipollution), le bénéfice pour toute la collectivité est inférieur au gain ! Donc, la situation n’est plus optimale. Ainsi, pour la firme, il n’y a qu’un seul niveau de production, qu’elle paye la taxe sans dépolluer, ou qu’elle mette en place le dispositif l’empêchant de pollueur- donc de payer la taxe), celui qui correspond à l’intersection entre le bénéfice marginal et le coût de dépollution, soit la quantité Q’. Ainsi, la taxe permet soit de compenser une perte de bien-être pour les victimes, soit de forcer le pollueur à investir pour ne plus polluer, mais avec, comme corolaire, de produire plus du bien (proprement, par contre !). Dans les deux cas, le bénéfice marginal égalise le coût marginal de la collectivité (pollueur + victime pour les deux fonctions).


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