De l’évaluation physique des dommages à leur évaluation monétaire

Les dommages environnementaux recouvrent les atteintes aux écosystèmes, à l’homme, aux biens et aux activités, découlant d’une altération des fonctions des milieux naturels. Ils sont innombrables, très divers et de gravité très variée. Parmi les dommages aux personnes, on peut citer :

- les atteintes à la vie humaine, qui vont entraîner, à court voire très court terme, la mort : pollutions de l’eau, de l’air, par le mercure, le cadmium ;

- les atteintes à la santé qui vont, à plus ou moins long terme, entraîner également la mort, via la maladie : affections des voies respiratoires liées à la pollution de l’air, affections gastro-intestinales liées à la pollution de l’eau, certains cancers, perte d’audition ou stress lié au bruit ;

- les atteintes à la survie de l’espèce humaine : mutations génétiques, effet de serre ;

- les atteintes au bien-être par dégradation des ressources d’aménités qui peuvent plus ou moins rapidement nuire à la santé sans toutefois toujours passer par la maladie et/ou entraîner directement la mort à long terme : par exemple, le bruit, des nuisances esthétiques, des poussières, les eaux sales et malodorantes…

Les dommages dépendent, non seulement du niveau de la pollution, mais aussi de la durée d’exposition, d’effets de seuil, et qu’ils ont un caractère probabiliste.

Cependant, dans nos sociétés, l’argument économique joue un rôle déterminant pour constater un fait et ensuite justifier une action collective. Il est à noter que le concept de valeur économique s’applique aussi bien à l’estimation des bénéfices d’une amélioration de la qualité de l’environnement (analyse ex ante), qu’à l’estimation des dommages provenant d’une dégradation de cette qualité (analyse ex post). L’évaluation monétaire, qu’elle soit des bénéfices ou des dommages, et qui constitue la composante essentielle de l’économie de l’environnement, vient dès lors s’ajouter, de manière complémentaire, aux informations apportées par la description des mécanismes et impacts physiques de la pollution atmosphérique. On verra plus loin que ces deux estimations peuvent également se combiner (cours 9)

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