Si un bien n’est disponible qu’en quantité limitée, son usage va être réservé pour répondre aux besoins les plus essentiels, et sa valeur d’usage va être élevée – par exemple, l’eau dans le désert, utilisée pour boire et survivre. Si la quantité augmente, son usage va pouvoir être étendu à des fonctions un peu moins vitales (hygiène, pour continuer avec l’exemple de l’eau). Ainsi, chaque quantité supplémentaire mise à disposition va permettre de répondre à des besoins moins forts et la valeur qui lui sera attribuée sera chaque fois plus basse. Le raisonnement peut être tenu dans l’autre sens : aujourd’hui l’eau pure commence à se raréfier et l’on assiste à une hiérarchisation des réseaux de distribution, avec des bouteilles distribuées en grandes surfaces pour la boisson, les réseaux collectifs urbains pour l’hygiène corporelle et domestique et des réseaux réservés pour les usages industriels ou l’irrigation dans l’agriculture, chacun renvoyant à une valeur d’usage (et à un prix !) du m3 bien différente.
Ainsi, la courbe d’utilité exprimée par une personne vis-à-vis d’un bien en fonction des quantités disponibles est-elle couramment représentée de manière décroissante (courbe verte sur le graphique) ; en ordonnée, se trouve le prix, et en abscisse les quantités demandées. C’est à partir des courbes d’utilité individuelles, permettant pour chacun des biens et services désirés de construire la fonction de demande d’un individu pour un bien ou service quelconque, que nous pourrons définir les notions de surplus et de sa variation, à partir de laquelle sera en fait estimée la valeur de ce bien ou service pour l’individu considéré.
En outre, la théorie du choix du consommateur est basée sur l’hypothèse fondamentale selon laquelle un individu cherchera en général toujours à maximiser son utilité totale, et donc son surplus.