La mise en place de protocoles extrêmement rigoureux permet d’enregistrer et de valoriser les réactions des personnes enquêtées lorsqu’on simule avec elles des variations dans la qualité ou les quantités de biens non marchands comme l’élévation du niveau de bruit, l’évolution de la qualité de l’air ou la modification de temps de déplacements. Il est alors possible de demander à des individus la question suivante : « s’il vous fallait vendre votre maison dans le but de vous installer dans une zone plus calme (ou moins polluée), quel gain financier minimum exigeriez-vous en tant que compensation des inconvénients d’une telle opération ? »
La méthode des marchés hypothétiques présente l’avantage d’être universelle puisque théoriquement applicable à l’ensemble des phénomènes d’environnement et qu’elle permet non seulement d’évaluer des valeurs d’usage, mais surtout également d’existence.
Cette méthode est de plus en plus utilisée pour évaluer les projets publics de lutte contre les pollutions. En France, par exemple, la valeur de la vie humaine retenue par le dernier groupe de travail dirigé par Marcel Boiteux repose sur des évaluations contingentes et le chiffre de 1 million d’euros propose pour éviter un décès sur la route correspond à une augmentation de 50% des valeurs jusqu’alors en usage.
Par exemple, à travers une évaluation contingente qui complète son estimation des coûts de la maladie et des pertes de revenu, Rozan (2000) montre que la gêne, l’inconfort ou la douleur ressentis pourraient représenter la moitié des coûts des dommages sanitaires. Ostro et Chesnut (1998) [1] reprennent le plus systématiquement possible des résultats d’évaluations contingentes pour estimer le coût des différents maux que leur étude recense.