Le biais d’ancrage

Ce biais apparaît lorsque le CAP du répondant est influencé par un montant proposé dans le questionnaire. Un certain nombre d’études ont montré que ce biais est particulièrement présent dans les enchères – y compris sous la forme de référendum – et qu’il est donc préférable de ne pas utiliser cette méthode de révélation (Mitchell, Carson, 1989, p. 241). Il peut aussi être présent dans la carte de paiement sur la première valeur positive (Bonnieux, Desaigues, 1998, p. 239) [1]. De plus, deux autres biais liés au biais d’ancrage peuvent apparaître avec une carte de paiement : d’une part, un biais lié à l’éventail des offres, et d’autre part, un biais d’ancrage sur la valeur centrale de la carte. Row et al. (1996) [2] ont montré qu’en utilisant une progression exponentielle ces deux biais disparaissaient.

Le biais de « yea-saying » peut aussi être rattaché au biais d’ancrage. Il s’agit de la propension d’un enquêté à répondre « oui » quelle que soit la question. Ce biais semble particulièrement présent dans le référendum, où l’individu va accepter de payer l’offre qui lui est faite, alors que, par exemple, son revenu ne lui permettrait pas. Ce biais semble expliquer le fait que les CAP estimés par ce type de question de révélation soient plus élevés que par tout autre moyen, une partie non négligeable de l’échantillon surestimant son CAP « réel ».

4 Messages de forum

  • Le biais d’ancrage 4 juin 2017 16:04

    Bonjour pour l article de Mitchell et Carson le lien ne fonctionne dans aucune page... merci

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  • Le biais d’ancrage 4 juin 2017 16:16

    Bonjour je ne comprends pas pourquoi une grande partie de l echantillon surestime son cap reel . Cela ne depend.il pas plutot de la valeur qu on donne a l amelioration d un bien specifique ou si on y est plus ou moins sensible ? Cela doit moins dependre du revenu puisqu on adapte les montants selon ce que d autres menages avec meme revenus ont consacre a d autre bien ? Merci

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    • Le biais d’ancrage 6 juin 2017 17:07, par Laurent Dalmas

      Dans la méthode, ici, celle du référendum, où il faut répondre soit "oui" soit "non" à une somme proposée, les individus vont avoir tendance à répondre "oui" à une somme proposée (la première souvent) soit pour faire plaisir à l’enquêteur, soit pour se débarrasser au plus vite de celui-ci (les deux raisons pouvant parfaitement se cumuler !). Dans ce cas, il n’est nullement question pour l’enquêté de donner une valeur compatible avec son revenu ou ses dépenses possibles. Cette valeur peut donc être supérieure à son revenu ; ceci indique donc que ce que l’on appelle "sa contrainte budgétaire" n’est pas respectée, ce qui, dans le modèle où il n’y a ni épargne, ni crédit, est rigoureusement impossible ! Même si la valeur restait inférieure à son revenu, rien ne dit que l’enquêté ait ainsi vraiment déclaré sa préférence, c’est-à-dire la somme réelle qu’il souhaiterait vraiment être consacrée au bien. Là encore, elle pourrait être située bien au-dessus (sans même avoir à égaliser son revenu) de sa dépense souhaitée, entrainant de ce fait, à revenu égal, une baisse des autres dépenses, ce qu’il ne souhaiterait pas forcément. Ainsi, dans les deux cas, les personnes interrogées surestiment leur CAP réel, qui doit estimer la dépense réellement souhaitée (et donc réalisable) des individus pour le bien en question.

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Notes

[1Bonnieux F., Desaigues B, 1998, Économie et politiques de l’environnement. Précis Dalloz, Série Sciences Économiques.

[2Row R.D., Schulze W.D., Breffele W.S., 1996, « A test for payment card biases », Journal of Environmental Economics and Management, 31, 178-185.

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