Les problèmes et les avantages des SIG pour l’analyse spatiale en santé-environnement

Un des principaux avantages de l’utilisation du SIG pour l’analyse spatiale et, particulièrement, pour l’évaluation de l’exposition est la possibilité de modéliser l’exposition géographique de telle façon que l’exposition individuelle peut être estimée sans dépenser beaucoup d’argent ou beaucoup de temps. La modélisation des incertitudes doit être considérée, en particulier, lorsqu’elle est appliquée sur de grands territoires où la résolution spatiale et la couverture des données sur l’environnement sont souvent pauvres.

À l’heure actuelle, les applications SIG sont davantage déployées avec les technologies de cartographie sur le Web. De plus les récents développements en terme d’interopérabilité (par exemple les normes WMS et WFS de l’Open GIS consortium) sont fortement adoptés dans le domaine et font en sorte de démocratiser les capacités de base de ces systèmes et d’en faciliter la mise en œuvre. Considérant qu’en santé environnementale, il est fréquent d’intégrer des données de différentes sources, ces nouvelles capacités d’interopérabilité représentent des avantages indéniables (facilité accrue d’intégration, possibilité de se connecter directement à la source, réduction des problèmes de tenue à jour, etc.) (Proulx et al., 2007).

Chung et al., (2004) confirment que les SIG sont utilisés pour leurs capacités de géocodages et de zones tampons (buffer), mais pas pour leurs fonctions d’analyses statistiques. Un point important est que la production de cartes des données de santé est soumise à de nombreuses contraintes statistiques liées à la nature même des données étudiées. La production des taux sur de petites unités géographiques implique une plus grande variabilité statistique (instabilité des taux) et ceux-ci deviennent non interprétables. Il est donc difficile de produire une carte sur des zones plus fines sans contrevenir à ces contraintes statistiques. Il y a aussi la notion de confidentialité des données qui empêche la diffusion de celles-ci sur de trop petites unités géographiques. L’atteinte à la confidentialité des données spatiales peut être inquiétante, surtout quand elles décrivent les zones à taux élevé de morbidité / mortalité ou des niveaux élevés de polluants (Proulx et al, 2007).

Une autre limite des SIG qu’il faut absolument mentionner, il s’agit de la limite à prendre en compte dans le cadre des études écologiques, l’approche géographique imposant de considérer un groupe d’individus en supposant que tous ont les mêmes caractéristiques (socio- socioéconomiques, d’exposition, etc.).

En conclusion, on peut dire que les résultats issus des analyses SIG et les travaux cartographiques doivent être considérés avec beaucoup de précaution lorsqu’il s’agit d’études sanitaires parfois sensibles.

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P.-S.

Références :

1. Chung K., Yang D.H., Bell R. (2004). Health and GIS : Toward Spatial Statistical Analyses, Journal of Medical Systems 28 : 349-360.

2. Proulx M.J., Bernier E., Bédard Y. (2007). Revue systématique en santé environnementale.

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