Nous nous limiterons ici à la toxicité chronique, dont la prise en compte est beaucoup plus longue et difficile. Après analyse globale de la réglementation et les batteries de procédures mises en place pour assurer la protection de la santé humaine et de l’environnement il convient de soulever 3 points : Les textes insistent tout particulièrement sur les substances aux propriétés cancérigènes, mutagènes ou toxique pour la reproduction (substances dites CMR) .
Pour ce qui concerne l’atteinte environnementale, les notions de persistance et de bioaccumulation ont été introduites en plus de la toxicité à proprement parlé pour des organismes représentatifs des différents millieux.
Ce n’est qu’à partir de la reconnaissance du problème que poseraient les perturbateurs endocriniens que la notion d’effet biologique a été considérée en plus de celle des effets nocifs.
L’importance de ces trois points est indiscutable ; les références réglementaires et conceptuelles autour de ces thèmes (CMR, POPs, perturbateurs endocriniens) sont abondamment discutées ailleurs dans ce cours et également dans d’autres chapitres. Pour autant, tous les organes et fonctions peuvent subir des dommages à la suite d’une exposition (entre autres) aux substances chimiques. Hépatotoxicité, néphrotoxicité, immunotoxicité, neurotoxicité, ne sont que quelques exemples.
La situation est en fait encore plus complexe. Une substance peut provoquer différents types de toxicités : Un bon exemple est fourni par le cadmium, classé cancérigène pour l’homme par l’IARC (classe 1). L’exposition chronique à des doses élevés, qui sont loin d’être exceptionnelles, est associée à une importante toxicité rénale. Le cadmium est également un facteur aggravant de l’ostéoporose, un état fréquent chez la femme après la ménopause.
D’un autre côté, le terme neurotoxicité peut s’appliquer à des dommages très différents. L’exposition tôt dans la vie, dès le stade fœtal, au plomb ou au mercure a comme conséquence une toxicité neurodéveloppementale, associée, par exemple, à des troubles de l’apprentissage. D’un autre côté, l’exposition à certains pesticides est suspectée en tant que cause dans l’apparition de maladies neurodégénératives chez les agriculteurs, une relation qui fait l’objet de plusieurs études (cohortes AGRICAN et PHYTONER - ci-contre deux diapos de la présentation de I. Baldi - étude cas/témoins Cérénat par exemple). Un index d’exposition utilisable dans les études épidémiologiques a également été élaboré (étude PESTEXPO).