Méthode d’évaluation indirecte : morbidité, mortalité et « coût de la vie humaine »

Le calcul de la fonction non monétaire (calcul de ε) constitue toutefois une méthode assez difficile à mettre en Å“uvre. Le passage au monétaire exige l’évaluation de V. Pour la morbidité, on calculera notamment les pertes de revenu entraînées par la maladie et les frais médicaux ; pour la mortalité, le « coût de la vie humaine » (par exemple, estimé par les pertes de revenu par rapport à une espérance de vie « standard » -c’est ce qu’on appelle une mesure en termes de « capital humain »- ou par référence aux primes de risque payées aux professions dangereuses). Si l’évaluation monétaire de la morbidité rencontre un certain consensus, l’évaluation du « prix de la vie » est naturellement sujette à controverse, pour des raisons éthiques notamment (« la vie n’a pas de prix »).

Même lorsque le principe de la valorisation de la vie humaine est accepté, la variabilité des valeurs obtenues conduit à s’interroger sur la significativité des dommages ainsi estimés. L’ acceptabilité sociale de perdre une vie humaine varie beaucoup non seulement suivant que ce risque mortel est choisi ou subi (tabagisme ou accident d’avion). En outre, le flou et le caractère trop partiel de cette valeur de la vie humaine sont d’autant plus dommageables qu’elle joue fortement sur les résultats. La valeur accordée à la vie humaine joue souvent un rôle prépondérant, trop lourd relativement à d’autres effets sanitaires : mortalité et morbidité sont souvent les seuls facteurs évalués, en général du point de vue de l’État (nombre de jours de production perdus, dépenses hospitalières induites...), les notions de gène et de souffrance étant absentes et les effets chroniques (allergies, asthmes...) rarement inclus dans les calculs traditionnels.

Poser une question

Plan du cours

SPIP3  Mise à jour : le 30 juin 2025 | Chartes | Mentions légales | A propos