Un certain nombre de méthodes d’aide à la décision ont été élaborées pour aider le décideur à opérer ses choix en faisant intervenir dans ceux-ci des doses variables de rationalité économique et même des types de rationalité différents. En fait, le recours à l’expression de « valeur de la vie » est abusif. Les économistes tentent plutôt de calculer le CAP pour une réduction du risque de mortalité, c’est-à -dire une valeur agrégée et abstraite qui exprime le CAP pour une variation de probabilité.
L’analyse « risque-avantages » vise par conséquent à relier la probabilité de survenance d’un événement (le plus souvent un événement défavorable, en matière d’environnement) aux coûts à engager pour éviter cet événement, c’est-à -dire l’avantage retiré de la non-survenance du dommage environnemental. Elle indique au décideur où porter ses efforts pour réduire au moindre coût (ou dans la limite d’un budget disponible) le risque probabilisable de survenance de l’événement.
Par exemple, une étude a été effectuée aux États-Unis sur les risques de mort du fait de dommages « environnementaux » et leurs coûts de réduction (voir tableau) [1]. Le but d’une telle étude « risque-avantage » n’est pas de donner une valeur à la vie humaine, mais seulement de guider le décideur.
L’analyse du risque (risk assessment) a pour finalité d’évaluer la probabilité de survenue de décès attribuables à chacun des risques environnementaux chez les gens exposés à ces risques. On confronte ensuite ces résultats aux coûts d’une législation visant à éviter chacun de ces problèmes. En divisant par le nombre de décès évités, on obtient le coût unitaire d’évitement dans chacun des cas. Bien évidemment, si le décideur dispose d’une somme finie, il pourra ainsi la consacrer à l’usage le plus efficace.