Les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) sont initialement conçus comme des fongicides, c’est-à-dire des molécules destinées à bloquer la respiration des champignons et moisissures. Le cas particulier des SDHI souligne à quel point une substance ciblant une enzyme (la succinate déshydrogénase) peut avoir des effets potentiels sur des organismes non ciblés, y compris l’être humain. Cela met en évidence un problème majeur : la « sélectivité » de ces pesticides est remise en cause, leur mécanisme d’action (l’inhibition d’une enzyme essentielle à la respiration cellulaire) étant partagé par un grand nombre d’espèces vivantes.
Les protocoles d’autorisation de mise sur le marché ne testent pas toujours tous les mécanismes d’action possibles (ici, l’impact précis sur la respiration cellulaire). Résultat : l’ANSES, en s’appuyant sur les critères habituels, n’a pas identifié de « risque sanitaire avéré » parce que les tests officiels ne cherchaient pas forcément à mesurer ces effets spécifiques.