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Sujet : Toxicité et faibles doses

R�pondu le vendredi 19 janvier 2024 par Sinkpehoun Tognisse

Le principe de Paracelse, "la dose fait le poison", a longtemps guidé la toxicologie en soulignant que toute substance peut être toxique à des doses élevées, même si elle est essentielle à des doses plus faibles. Cependant, dans le contexte de la santé environnementale moderne, ce paradigme montre ses limites pour plusieurs raisons :

- Expositions à Faibles Doses :Les avancées technologiques ont permis la détection de substances à des doses extrêmement faibles, souvent bien en deçà des niveaux qui provoqueraient une toxicité classique. Des effets sublétaux et des perturbations métaboliques peuvent se produire à des doses considérées comme "sans effet observable" selon les anciens critères.

- Mélange de Substances Chimiques :Les êtres humains et l’environnement sont exposés à un mélange complexe de substances chimiques provenant de diverses sources. Les effets cumulatifs de ces substances, même à des doses faibles, peuvent être importants.

- Effets à Long Terme et Effets Cumulatifs :Certains effets, tels que les cancers, les maladies neurodégénératives et les perturbations endocriniennes, peuvent se développer après une exposition prolongée à des doses relativement faibles. Ces effets ne sont pas bien évalués par les tests traditionnels de toxicité aiguë.

- Sensibilité Variable :Certains individus ou groupes de population peuvent être plus sensibles aux effets des substances toxiques, nécessitant une prise en compte plus large des variations de sensibilité individuelle.

En ce qui concerne les perturbateurs endocriniens, ce sont des substances qui interfèrent avec le système endocrinien, responsable de la régulation des hormones. Contrairement aux substances toxiques traditionnelles, les perturbateurs endocriniens peuvent agir à des doses extrêmement faibles, perturbant le système hormonal même à des concentrations qui ne provoqueraient pas d’effets toxiques directs.

La courbe dose-réponse des perturbateurs endocriniens peut souvent ne pas suivre le modèle classique monotone. Au lieu de cela, on observe souvent une courbe en forme de "U", où les effets peuvent être plus importants à des doses faibles ou modérées qu’à des doses plus élevées. Cela souligne la complexité des mécanismes d’action des perturbateurs endocriniens et la nécessité d’approches plus nuancées dans l’évaluation des risques pour la santé environnementale.


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