L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), association de la loi de 1901, n’était réellement chargé de l’évaluation des risques professionnels et d’alerter en matière de santé publique sachant que cette alerte concernait exclusivement la prévention de la transmission des maladies infectieuses. Certains pourraient parler en termes de l’esprit des textes et de missions non écrites de l’INRS. Et dans ce cas, l’INRS a une responsabilité dans le scandale de l’amiante. Son fonctionnement est assuré par un conseil d’administration qui est constitué selon les règles du paritarisme. Cette gestion paritaire ne peut pas garantir des prises de décisions objectives sur les risques de l’amiante. Le domaine de l’amiante ne se prête donc à une bonne gestion par un organisme paritaire à cause des particularités du marché de l’amiante. N’étant pas une structure publique mais une structure de droit privé qui est gérée et financée exclusivement par les partenaires sociaux, l’INRS ne peut plus avoir une politique d’expertise indépendante et impartiale guidée par l’intérêt général. L’INRS se trouve au cœur d’un conflit d’intérêt en faveur d’une politique axée sur les intérêts de ces bailleurs de fonds.