L’épidémiologie sociale s’intéresse aux déterminants sociaux de la santé. Nous consacrerons un cours entier à ce sujet. Ici nous chercherons à faire le lien entre ce que nous avons appelé les facteurs psychosociaux et la mise en place de processus pathologiques. Classiquement ceux qui étudient ces aspects les associent à des situations de stress émotionnel (fatigue, harcèlement, agressions et violences...), essentiellement en milieu professionnel. Notons que les conséquences affecteront l’intégrité physique (inattention) et mentale (dépression) des personnes concernées ou favoriser les conduites addictives (effet comportemental).
Nous pouvons d’ores et déjà faire référence à la littérature prolifique sur les indicateurs de moindre santé (espérance de vie diminuée, pathologies chroniques plus fréquentes...) associés aux personnes socialement défavorisées, que ce soit par le type d’emploi, le niveau de revenus ou la durée des études. Ce sera le cœur du cours sur les déterminants sociaux de santé.
Il n’y a aucune raison de limiter les aspects psychosociaux à la sphère professionnelle. Les mêmes effets sur la sensation d’injustice ou l’estime de soi peuvent intervenir n’importe où. Dans une perspective éco-sociale, nous devons admettre que l’individu dispose d’une dimension sociale en plus de sa nature biologique. En clair, le concept-clé est la manière d’incorporer [1], c’est-à-dire de traduire en réponse biologique une agression autre que physique (par exemple verbale).
L’état mental, si nous pouvons utiliser ce terme générique, sera associé à des modifications des chaînes de signalisation, avec des déséquilibres des niveaux de neuromédiateurs ou d’hormones, eux-même conduisant à un dysfonctionnement organique et, à terme, de pathologies diverses. De cette façon nous devons considérer que les environnements de vie, définis en niveaux successifs, de l’individu à la collectivité et leurs influences sur la santé (état de complet bien-être) font partie du domaine de la santé environnementale.