En 1977, plusieurs arguments ont été avancés pour justifier la décision de ne pas restreindre outre mesure l’utilisation de l’amiante, malgré la reconnaissance croissante de ses effets nocifs sur la santé. Nous mentionnons quelques arguments :
Le fait que l’exposition à l’amiante concernait pour l’essentiel le monde ouvrier, il n’avait pas les moyens de mesurer les risques :
L’exposition touchait souvent les ouvriers peu informés des dangers liés à l’utilisation de l’amiante.
Les longs délais de latence : L’amiante provoque des maladies qui se déclarent plusieurs décennies après ;
Les incertitudes scientifiques relatives à la dangerosité de l’exposition à l’amiante à de faibles doses. Il a été observé une absence de consensus absolu par les scientifiques sur la dangerosité de l’amiante à de faibles doses ;
Les carences du système de santé au travail et de prévention des risques professionnels : Celles-ci résultent de l’absence, à l’époque, de systèmes de veille et d’alerte, du rôle ambigü de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), de l’inadaptation et du manque de moyens de la médecine et de l’inspection du travail ;
Une pause dans la mobilisation par la dégradation de la situation de l’emploi ;
Le lobbying et la manipulation du Comité Permanent de l’Amiante : Étant financé par l’industrie, ce comité a toujours soutenu le discours de l’usage contrôlé de l’amiante qui réduirait les dommages ; ce qui a retardé son interdiction.