La crise de l’amiante s’inscrit dans une époque où le regard sur le risque professionnel a changé : les méthodes de prévention usuelles paraissent surannées, la réparation du risque semble insuffisante, les mesures plus rares, comme l’interdiction d’un produit, paraissent tardives et timorées. En effet, la France accusait un certain retard dans l’acquisition d’une culture de précaution. Ceci a soulevé quelques juridictions de portée générale :
un large mouvement moderne d’amélioration de l’indemnisation par la justice civile ;
une nouvelle contribution du juge administratif à la définition du rôle de l’etat en matière de santé publique, en condamnant celui-ci pour ses carences dans l’organisation de la prévention ;
une évolution de la justice pénale par rapport aux responsabilités en matière de délits non intentionnels.