Question sur : Pourquoi en 1977 il a été décidé qu’il était urgent d’attendre ! En réponse à :

Sujet : Pourquoi en 1977 il a été décidé qu’il était urgent d’attendre !

R�pondu le samedi 5 mai 2012 par Athina Skarla

Les arguments avancés à l’époque peuvent être classés en 4 catégories :

1. l’utilisation massive de la substance, ses possibilités d’usages, son faible coût et la prospérité économique de l’exploitation de l’amiante :

« l’amiante« répondait à une demande » et était « utilisé comme un élément de protection très important contre l’incendie et que ce matériau a eu une efficacité reconnue en termes de protection recherchée. Dans les priorités de l’époque, la protection contre l’incendie était un souci grave »

« les salariés concernés avaient besoin d’être rassurés. Leur emploi était en jeu. Il est difficile de s’entendre dire que sa vie est menacée par l’amiante. »

2. les incertitudes scientifiques des études relatives aux dangers encourus :

« les considérations qui précèdent montrent également que les données scientifiques actuellement disponibles sur la toxicité de l’amiante sont loin de répondre à toutes les questions que l’on se pose et que, sur de nombreux points importants, le débat scientifique international est encore très ouvert »

3. La multitude de substances préoccupantes et les priorités établies :

« le plomb était prioritaire sur l’amiante, …, on risquait de ne plus pouvoir travailler et de s’abîmer la santé à court terme. C’était le grand cheval de bataille de l’inspection du travail »

« Nous sommes face à des produits que nous savons dangereux et pour lesquels nous estimons que l’utilisation ne peut se faire que dans des conditions extrêmement restrictives »

4. L’absence de substituts et les difficultés de contrôle :

« A l’époque, il avait été dit que l’industrie ne pouvait se passer de l’amiante, aucune solution de remplacement n’étant disponible. »

« il vaut mieux utiliser un produit avec des restrictions fortes que de remplacer celui-ci par une autre substance dont les dangers ne seront pas connus avant un long délai de latence. » « les interdictions de produits démobilisent souvent les services de contrôle. Ceux-ci s’intéressent nettement moins aux substances interdites. L’interdiction brute peut donc parfois s’avérer plus dangereuse qu’un usage contrôlé »

Les arguments présentés ci-dessus ont semé en France le doute sur l’importance du risque de l’exposition à l’amiante et ont retardé l’interdiction de son usage en soutenant la politique de « l’usage contrôlé » (seuils d’exposition et mesures contre l’inhalation des poussières). Cet usage contrôlé bénéficiait aux industriels, mais demeurait aussi une mesure préférée des travailleurs dans le secteur BTP qui conservaient leurs emplois, bénéficiaient de primes et se sentaient rassurés par l’adoption de mesures et de contrôles.

Par ailleurs, l’argument de la multitude de substances dangereuses et des risques potentiels des substituts a contribué lui aussi à la continuation de l’utilisation de l’amiante malgré ses effets cancérigènes connus. Tout ce contexte a rendu quasiment impossible l’évolution vers l’alarme.


Forum bouton radio modere abonnement

forum vous enregistrer forum vous inscrire

[Connexion] [s’inscrire] [mot de passe oublié ?]

SPIP3  Mise à jour : le 25 avril 2024 | Chartes | Mentions légales | A propos