Le cas de l’INRS (en prenant en compte l’absence aggravée d’organismes publics dans la gestion des risques de santé publique) est caractéristique de l’incongruité de la gestion paritaire dans ce cas. En effet, employeurs et employés ont pu être exposés à des objectifs, intérêts et problèmes différents. Les ouvriers par exemple risquaient au niveau de la santé énormément mais le manque d’information réelle sur les risques d’expositions, de prise en compte des seuils, a aussi contribué au fait que possiblement dans les premières années du décret et d’alerte sanitaire cette partie représentative n’ait pas eu à prendre position en contre d’une industrie florissante participant à l’essor économique du milieu. Dans le même temps les employeurs qui n’ont quasiment jamais été exposés aux risques connus de l’amiante (non plus d’ailleurs inquiétés dans la non application des différentes mesures correctrices et préventives obligatoires), n’avaient probablement pas intérêt à aller à l’encontre des investissements, dans la mesure où le gouvernement était selon les dires mêmes de M.Aubry « convaincu de prendre les bonnes mesures, en avance sur bien des pays europeens ». les conflits d’intérêts sont dans ces cas là un risque possible de la gestion paritaire.
Cet exemple s’applique au début de la prise de conscience de la dimension de la catastrophe, mais aujourd’hui encore, ou il y a quelques années, en Haute Corse, au Canada, en Nouvelle Calédonie, l’implication de différents stakeholders (propriétaires de terrain exposés, exploitants, victimes, exportateurs, décideurs sont aussi impliqués dans la gestion de « l’utilisation mesurée » de l’amiante et dérivés,) peut contribuer à une action inappropriée face aux risques encore encourus.